Six ans après les évènements du premier opus, Ralph et Vanelope vivent leur quotidien au sein de l’arcade avec les autres jeux. Mais un jour, le jeu de Vanelope est endommagé durant une partie. Les deux amies vont partir à l’assaut de l’internet pour retrouver la pièce qui permettra de réparer le jeu.
L’ambition est bien présente pour ce deuxième chapitre des aventures de Ralph. Et si comme dans le premier on ressent une véritable envie de créer un monde riche et attachant, force est de constater que le film se vautre dans un travers de défauts qui semble pourtant évitable. Car ici ce qui frappe en premier lieu, c’est que l’on essaie de nous faire goûter au même émerveillement que dans le film précédent. Mais mis à part quelques idées de mise en scène et le fait de voir des marques célèbres issues de l’internet sur grand écran, le tout reste véritablement très fouillis.
Tout le plot-twist du film est concentré sur la quête de soi qu’entreprend Vanelope tandis que Ralph ne veut laisser s’échapper le confort que sa routine avec elle lui procure. Sans être totalement paradoxal, l’enjeu scénaristique de Ralph contredit l’évolution du personnage principal dans le premier épisode. De plus, il apparaît ici comme infantilisé à certains moments ce qui éloigne énormément le spectateur du personnage, et donne ainsi un climax peu satisfaisant. Les excuses sont quant à elles peu nombreuses, car internet est le terrain où la culture humaine y est probablement la plus prolifique. Par choix ou par défaut, les réalisateurs n’ont gardé qu’une infime partie de cet internet le rendant donc très impersonnel, voire déshumanisé. Cependant ils ne peuvent être réellement critiqués pour ça. Car un plus grand partie pris aurait sûrement inscrit le film dans une mode passagère de l’internet. Mais il aurait été au moins inscrit quelques part.
On ne retient finalement pas grand-chose de ce Ralph 2.0. Son message sur l’amitié est flou et nimbé d’une morale sans réelle réflexion. Le film est là, se fait voir mais ne va jamais chercher à accrocher outre mesure comme dans le un. Mais sans être un chef d’œuvre, Ralph 1 possédait une ambiance propice à cette immersion. Ici le duo de tête paraît uni artificiellement, et l’absence de réel side-kick nous plonge sans interruption pour deux heures d’aseptisation visuelle. Le genre de défaut qui peut être « pardonné » lorsque la suite en question est un téléfilm ( coucou les Rebelles de la forêt 2 et 3 ) , car la finalité n’est pas la même, mais ce n’est pas le cas ici.
Oui c'est très sympathique de voir la personnification d'élément tel que les spams, le dark web et youtube. Et oui la séquence des princesses Disney est sympathique. Mais ces passages restent des bons éléments déconnectés d'un trame scénaristique sans inspiration.
C’est triste car tout n’est pas à jeter. Les références, bien que vraiment maladroites, sont bien présentes. Les idées de mises en scène sont travaillées. Et les dialogues ne franchissent jamais la limite de l’insupportable. Mais l’enveloppe neutre et peu engagée ne donne pas envie de se souvenir du film. Sans être une erreur totale, ce long-métrage ne laisse aucun souvenir. Et j’aurais préféré en dire totalement du mal plutôt que de dire cela.