Une publicité pour le fromage Port-Salut avait pour slogan "Le Port-Salut, c’est écrit dessus". Depuis, l’expression "C’est comme le Port-Salut, c’est écrit dessus" est passée dans le langage courant. De ce point de vue on peut dire de Rampage - Hors de Contrôle qu’il est un film "Port-salut" un regard sur l’affiche suffit pour savoir à quoi s’attendre, Dwayne "The Rock" Johnson aux cotés de trois créatures gigantesques, une arme à la main au milieu de la destruction. Rampage Hors de Contrôle est basé sur le jeu d'arcade du même nom  où les joueurs dirigeaient trois types de monstres géants: "George", un gorille, un reptile à la Godzilla et un loup-garou. L'objectif étant  de détruire tous les immeubles d'un quartier en résistant aux forces armées qui tentent de s'interposer (hélicoptères, tanks, bateaux, soldats) les monstres pouvant manger les passants, chaque niveau étant réussi une fois le dit quartier réduit en ruines.


On le voit l'argument est mince et afin de pouvoir reproduire l'improbable situation du jeu l'escouade de scénaristes  parmi lesquels Carlton Cuse et Ryan J. Condal de la série Colony ont bâti un squelette d'intrigue à base de manipulation génétique et de conspiration d'une sinistre corporation nommée Energyne. Le film s'ouvre ainsi sur une séquence dans l'espace, qui rappelle le film Life, où Marla Shelton doit échapper à un rat mutant né d'expériences interdites qui dévaste la station spatiale. Elle parvient à s’éjecter mais sa capsule se désintègre dans l'atmosphère et libère des boites contenant l'agent mutagène qui va entrer en contact, vous le devinez, avec un loup, un alligator et un gorille albinos dont s'occupe Dwayne Johnson ici à la fois spécialiste des primates et ancien des forces spéciales (!) un personnage tout aussi irréel que l'avatar qu'il interprète dans Jumanji. Bientôt le gouvernement envoie un mystérieux agent (Jeffrey Dean Morgan) d'une non moins mystérieuse agence saisir le singe en pleine crise de croissance. Au même moment  les dirigeants de Energyne un frère idiot et sa sœur interprétée par Malin Ackerman (pour une mini-réunion d'acteurs de Watchmen) duo qu'on croirait sorti d'un Superman de Richard Lester, déclenche un signal qui fait converger les créatures mutantes vers leur QG. The Rock va devoir à l'aide de la généticienne Kate Caldwell (Naomi Harris) sauver George et empêcher la destruction de la ville.


Brad Peyton qui a déjà filmé Dwayne Johnson face à des monstres géants dans Voyage au centre de la Terre 2 : L'île mystérieuse puis au milieu de cataclysmes qui font s'effondrer des immeubles dans San Andreas était donc le cinéaste idéal pour le filmer au milieu d'immeubles qui s'effondrent sous les coups de monstre géants. Il le fait certes sans génie mais avec application se reposant sur le charisme de sa vedette et l'abattage de ses comédiens, en particulier Jeffrey Dean Morgan qui cabotine dans son rôle de Man in black qu'il joue comme une version gentille de Negan son personnage de The Walking Dead  dont il reprend les moindres inflexions et postures. Mais le principal crédit technique du film revient aux équipes de Weta Digital qui, capitalisant sur leur expérience de King Kong et des Planète des Singes offre sur un budget limité des effets spéciaux plus que décents. Le coach de motion capture Terry Notary a même fait une pause sur le tournage d'Avengers Infinity War, tourné comme Rampage à Atlanta, pour aider Jason Liles qui interprète George, le partenaire de Johnson qui  fait l'objet de la plus grande attention. Plus que King Kong il évoque un autre gorille géant du cinéma Mighty Joe Young. Les scènes se font toujours dans un périmètre très limité, une forêt avec quelques commandos et des apparitions furtives du loup géant et le final se limite en fait à quelques immeubles autour du Q.G des méchants  mais n'empêchent pas le spectacle d'être généreux. La meilleure séquence du film reste un crash d'avion où nos héros doivent échapper en plein vol à la furie du gorille géant. En conclusion Rampage, mélange décomplexé de film catastrophe et de Kaiju-eiga à l'américaine plaira à son public grâce au bagout de sa vedette  mais il lui manque ce grain de folie au regard de son sujet What the fuckesque pour en faire vraiment un film culte.

PatriceSteibel
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le 2 mai 2018

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