Jennifer Lawrence à le vent en poupe. Pour un moineau, c'est plutôt bien.
Son visage quelque peu poupin me procure une drôle d'impression lorsqu'elle doit jouer des femmes fortes. Mais comme elle possède un réel talent pour l'interprétation (elle n'a vraiment pas froid aux yeux vu certaines scènes), j'oublie rapidement son physique pour suivre son personnage dans ses évolutions.


Danseuse étoile victime d'un accident tragique, elle se retrouve dans une spirale qui la contraint à devenir un agent de la patrie russe. Commence alors un jeu de dupes, de double jeu, d'information et de contre information. Bref, le monde de l'espionnage tel qu'on le connaît au cinéma.


L'ambiance de ce Red Sparrow est agréable à suivre. Posée, trouble, réaliste, la narration suit un rythme qui change des films d'actions épileptiques habituels. Elle est ponctuées de moments crus où la violence explose sans fard, exposant le spectateur à ce qui apparaît comme trop vraisemblable.


Cependant, deux éléments m'ont empêché d'apprécier pleinement ce film.
En premier lieu, le parti pris par le réalisateur qui montre trop clairement qui sont les méchants (je vous laisse deviner qui sont les machines froides qui créent des espions déshumanisés et liquident tout un chacun sans le moindre état d'âme, voire en prenant un pied sadique) et qui sont les gentils (devinez qui prend soin de ses agents et leur offre la liberté et de l'argent si besoin). Le monde des espions n'est certainement pas un jeu où certains respecteraient des règles et pas d'autres. Tous les bords font certainement leur lot de saloperies "nécessaires". Ce côté manichéen du film apparaît un peu dommage pour une oeuvre qui se veut réaliste.
Le second point gênant est le manque de surprise dans le déroulé du récit. Sans doute aurais-je dû m’abstenir de regarder la bande annonce (en même temps, je l'ai découverte au début d’une autre séance donc je n'ai guère eu le choix) mais j'estime qu'elle m'a révélé beaucoup trop d’éléments relatifs au scénario. C'est dommage.


Cela dit, Red Sparrow ne manque pas d'attraits et chacun devra se construire sa propre opinion en fonction de ses perceptions personnelles. Après tout, les apparences peuvent être trompeuses...

Apostille
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le 6 avr. 2018

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