A la veille de l'inauguration d'une autoroute, ses artisans, notables établis, festoient en toute intimité. Le retour imprévu de la femme de l'un d'entre eux, patron de la mafia montréalaise, et le projet d'une manifestation viennent troubler la quiétude de ces messieurs. Formé à l'école du documentaire, Denys Arcand a 32 ans quand il tourne son deuxième long-métrage de fiction. Un film glacial qui étudie à la loupe la vice, le pouvoir et la corruption à l'oeuvre. D'un calme olympien, le film est d'une incroyable violence sous-jacente, faisant allusion à des personnages que les québecois n'ont pas de mal à identifier. Réjeanne Padovani exprime un dégoût sans faiblesse pour l'absence d'éthique (euphémisme) et les agissements coupables de ces gros poissons intouchables. Les dernières images, documentaires, montrent les maisons détruites des expropriés pour permettre la construction de l'autoroute. Le film, claustrophobe, est d'une puissance rare et annonce Le déclin de l'empire américain qui, plus de 10 ans plus tard, rendra Arcand célèbre sur la scène internationale.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Créée

le 30 août 2019

Critique lue 136 fois

2 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 136 fois

2

D'autres avis sur Réjeanne Padovani

Réjeanne Padovani
RockNadir
9

La violence sourde est toujours plus violente

Petit chef d'œuvre Arcand sait manier la violence sourde comme un expert... D'ailleurs à son deuxième film , malgrés les apparences de jeune écolier, il a en lui l'étoffe d'un maître. À voir...pour...

le 26 juil. 2020

1 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13