C'est dingue, c'est globalement out takes... en mieux, et pourtant, j'ai beaucoup moins aimé. Enfin disons que ça m'a plus plu mais nettement moins ému.

C'est mieux oui car Mekas abuse beaucoup moins sur la musique, ya plus de moments où il parle de lui, de sa famille, de sa vie, c'est globalement plus calme (plus de moments posés). Littéralement tous les défauts que je trouve à out takes... sont au moins partiellement corrigés ici.

Et pourtant donc, je n'ai pas pleuré, étonnant non ?

Bon déjà mettre les numéros des séquences, quelle sacrée idée de merde, ça coupe totalement le flux d'images, ça donne un repère temporel dans le film, ça isole des séquences qui se suivent pourtant (vraiment je comprends pas le projet, ya "cartons nombre" en trop et des fois yen a pas alors qu'on change de séquence ?) sans donner l'effet "réminiscence" justement car les séquences se suivent, ya une progression chronologique. Donc là le dispositif de Mekas passe beaucoup moins bien. En fait dans Out takes... le fait que tout aille vite, en plus me perdre dans le temps (vu qu'il y avait pas d'ordre), ça donnait un côté fugace à tout ce que je voyais, tout m'échappait. Là, une fois qu'on l'unité de lieu, (la majorité du temps) ben ça fait un peu artificiel, la puissance suggestive des images se perd et vu qu'on prend pas le temps de se poser réellement ça marche pas.

Je dis la majorité du temps car ya quand-même quelques bons moments : la première partie à New-York, ce truc de se sentir rappelé par l'oubli de ses origines (surtout qu'il avait pas prévu d'aller si loin), c'est un peu beau, ça ouvre bien le film. La troisième partie par contre j'ai pas compris, j'ai totalement décroché et arrêté de suivre, j'ai vu que ça parlait de wittgenstein, que ya un truc qui brûle mais j'ai pas saisi l'intérêt.


Mais le vrai moment qui me fait sauver le film, c'est vers les séquences 80 jusqu'à la fin de la deuxième partie, là je retrouve un peu l'émotion si particulière de out takes... tout en se dispersant moins, voir se mère cuisiner, sourire, juste être, c'est vraiment beau mais c'est surtout le montage, je sais pas si c'est moi ou si il se passe vraiment quelque chose de différent à ce moment mais en tout cas je le sens, je sens la mélancolie du souvenir, cette douceur amère pour ce lieu et cette personne qu'il connait dont il est étranger.


Aussi, ce mélange de plusieurs temporalités entre les elipses, ses commentaires, les moments accélérés à plusieurs vitesses, les moments pas accélérés, je sais pasi j'aime mais quand j'y repense ça brouille un peu le souvenir, c'est interressant, à voir comment mon souvenir évoluera.


Bref c'est quand même un bon film, sûrement plus facilement appréciable qu'out takes.... sur le principe mais après le choc qu'a été out takes... celui là étant moins radical, je suis un peu déçu

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le 13 mars 2025

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