J'aurai aimé l'aimer davantage celui-là, et je pense que cela aurait été le cas si je l'avais découvert quelques années auparavant. Car c'est un film personnel doux et enchanteur sur le fantasme enfantin du surnaturel, et caractérise tout le cinéma à venir de Spielberg. Il aurait pu ainsi rejoindre Jurassic Park dans la catégorie des films qui ont marqué mon enfance. Hélas, cette oeuvre sensible ne me touche pas autant qu'elle ne l'aurait fait auparavant. La première partie sur les événements étranges me parle beaucoup, avec tous ces hommes émerveillés et fascinés par ces circonstances qui permettront la réalisation de leurs rêves d'enfance. Mais vers le milieu, je me suis détaché du film, on y trouve quelques longueurs (je déteste donner cet argument...), les recherches scientifiques ne sont pas très intéressantes malgré François Truffaut qui est aussi bon devant la caméra que derrière, et Bob Balaban représente pour moi le personnage tout à fait spielbergien (malgré le fait qu'il soit secondaire). Cependant, je suis moins convaincu par la descente aux enfers psychologique de Dreyfuss, pourquoi, je ne sais pas...
Mais ma lassitude laisse la place à l'émerveillement lors de la magnifique et poétique scène finale, avec cette foule conquise devant un événement extraordinaire, où le héros, émerveillé, monte dans ce majestueux vaisseau, et où Truffaut, dans sa plus belle scène, apprend le salut à un extraterrestre en signe d'adieu pacifique, je pardonne l'ennui précédant, je suis comblé.