Les téléfilms de noël américain, il y en a des tas, un bon marché pour la télévision. Ce qui étonne ici, c'est la présence de Léa Thompson que l'on a tous rencontré dans "Back to the future". Bon, elle n'a jamais vraiment percé, mais quand même je pensais qu'elle participait à de meilleurs projets que ça.

Le scénario suit les codes du genre sans jamais se poser de question, ni même simplement creuser une réelle thématique. On se retrouve en présence de deux personnages creux, insipides, dont on sait seulement qu'au final ils seront ensemble. Les enjeux sont bien minces, on suit une bien mince évolution faite de disputes sorties de nulle part, et de réconciliations aussi improbables (improbables parce que ce que les deux protagonistes se disent est tout de même parfois assez horrible et ne mérite donc pas une réconciliation). Les autres personnages ? bien qu'ils existent et qu'ils aient une importance inattendue à la fin, ils sont complètement 'oubliés' la plupart du temps, ne servant que comme figurant. Les dialogues, puisqu'ils sont très nombreux il faut bien les aborder, manquent vraiment de peps, de magie, de piquant... de tout ce qui pourrait rendre intéressant ces situations, ces personnages. Il reste tout de même quelques idées intéressantes (mal exploitées ici bien sûr) comme ce concept de retrouver nos personnages uniquement à Noël ou encore l'idée de fin pour charmer définitivement la 'belle' (bien que ce ne soit pas du tout crédible).

Vous avez vu? J'ai écrit 'belle' au lieu de belle. En fait, le problème avec ces téléfilms, c'est que les acteurs (de seconde zone) sont rarement beaux. On a droit à quelques beautés plastiques sympas, des filles qui n'hésitent pas à se ballader en bikini sans aucune raison (ce n'est malheureusement pas le cas ici puisqu'on garde intact l'esprit de Noël), mais rares sont les beaux visages tant masculins que féminins. On n'échappe pas à la règle avec ce "Love at the christmas table" ; l'autre règle c'est d'avoir des acteurs qui ressemblent à des stars ou alors de prendre des has been qui ne coûte plus trop cher mais qui ajoute du cachet au film. Une fois de plus le cahier des charges est rempli.

Le découpage est assez terne, sans vie. Quelques idées raccords dans la mise en scène ne sont pas logiques, mais soit, l'on peut accepter ces maladersses. En revanche, ce qui fait vraiment mal, c'est l'incapacité du cadreur à filmer correctement une scène. Apparemment, pour lui, l'important c'est de cadrer le personnage principal, tant pis si l'autre personnage à qui il parle à la tête coupée au niveau des yeux. Parfois il tente de recadrer en remontant la caméra doucement, ce qui est stupide : autant avoir un cadre propre le plus vite possible plutôt qu'en fin de séquence... autre bêtise : un travelling qui accélère dès qu'un figurant prend trop de place au travers du cadre, comme si l'opérateur avait peur que le spectateur se sente perdu en voyant le héros disparaître 2 secondes derrière une masse noire. Cela donne un rythme curieux à l'ensemble du film.

Si la mise en scène a l'air cheap en général, on dirait que tout le budget est passé dans la déco. À croire que l'ordre du jour durant tout le tournage était : il faut que l'on sente que c'est Noël ! Ainsi, TOUTES les pièces sont décorées avec des tas de guirlandes, des loupiotes, des cadeaux, des gadgets qui rappellent ce jour. Le summum est réservé pour les deux séquences de fin. Il faut avouer que cela fait son petit effet, dommage que le reste ne suive pas (je pense à la scène des cartons et la scène finale sous la table qui sont assez belles à ce niveau là).

Bref, "Love at the chrismas table" n'est vraiment pas un bon film. Il est même difficile d'en rire tant tout est fait avec sérieux. Résultat on s'ennuie la plupart du temps. Reste de temps à autre une figurante mignonne, quelques idées sympas, et quelques qualités techniques que l'on ne peut malheureusement pas nier (ben oui, au final, malgré les maladresses du cadreur, l'esthétique est supportable) qui rendent le film regardable.
Fatpooper
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le 15 août 2014

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