Avoir 30 ans à Vilnius ? Ne serait-ce pas un résumé pertinent du premier long-métrage de la Lituanienne Gabrielé Urbonaité qui appartient elle-même à cette génération ? La rénovation de l’immeuble dans lequel vient de s’installer un jeune couple tient lieu de métaphore. Sous l’apparente banalité du quotidien de son héroïne, troublé par les travaux en cours, un mal-être se développe, identifiable à de petits détails. Se pose alors la question de l'engagement, soit faire confiance à celui ou celle qui partage votre vie, vers le mariage et, pourquoi pas, la création d'une famille. L'engagement, c'est aussi une question qui taraude les ouvriers ukrainiens en plein labeur, loin de leur pays. Sans enfoncer le clou, mais avec suffisamment de clarté, le film expose la situation particulière d'un pays balte menacé, à l'instar de ses voisins, par un éventuel conflit armé. En attendant, il faut bien continuer à vivre, non pas dans la peur, mais avec un peu d'appréhension quand même, en remettant en cause ses choix de vie, au moins sur le court terme. Si Renovation possède un certain charme, il le doit à une mise en scène sobre, mais attentive, et surtout à une interprète principale superbe qui rappelle un peu les actrices magnifiques du cinéma de Joachim Trier.

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