Huis clos par excellence, "Répulsion" invite à un macabre voyage durant lequel une jeune femme perd peu à peu pied avec la réalité. Ce film est à rapprocher du Locataire et de Rosemary's baby du même auteur. Trois appartements, trois pays, trois ambiances diaboliques parfaitement calibrées.
Avec Répulsion, Polanski pose les bases de son écriture cinématographique de l'épouvante. On aurait donné le bon Dieu sans confession à cette jeune fille taciturne. Mais voilà que laissée seule dans son appartement, celle-ci se sent irrémédiablement suivie, dévisagée, agressée par un inconnu.
Grâce à une mise en scène sans concession (d'aucuns diraient machiavélique), l'appartement devient une source de menaces permanentes, resserrant progressivement ses griffes sur la peau douce de l'héroïne névrosée. Le film ayant été tourné en 1965, on devine à quel point cette violence suggérée puis montrée devait être inhabituelle pour l'époque. Aujourd'hui encore, la déchéance progressive de la jeune fille provoque effroi et malaise. L'effet est en outre décuplé par le fait que c'est une toute jeune Catherine Deneuve qui incarne le rôle. Par instants, peut-être à cause du noir et blanc, du huis-clos ou de la tension croissante, on pense à La nuit des morts-vivants qui sortira trois ans plus tard. Comme pour ce dernier, il faudra d'ailleurs attendre le dernier plan du film, peut-être l'un des plus beaux plans jamais réalisé au cinéma, pour comprendre la clé la plus fondamentale de l’œuvre.
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