Une oeuvre incroyable, intense, dure et très addictive

Quand on voit ce film pour la première fois, on reste abasourdi. Pour deux raisons principales : la violence morale dans laquelle vivent les personnages, insidieuse, permanente, implacable, et leurs soubresauts de réflexe de survie. Mais on est aussi surpris par la manière très particulière de filmer les moments clés de l'histoire, très imagée et avec des plans très rapprochés, à la limite du maccro. Le résultat est très surprenant, à la fois malsaint, addictif, touchant et effrayant.
L'histoire, particulièrement dure, montre des gens de milieux différents, désoeuvrés ou cherchant à s'en sortir, mais par un chemin particulièrement boueux. Une retraitée seule, abandonnée, avec pour seule compagnie une émission de télé qu'elle idéalise à cause d'un coup de téléphone et un fils qu'elle ne voit que pour se faire mettre sa télé en gage, deux jeunes toxicos sans avenir, qui pourraient avoir une chance de s'en sortir s'il ne gâchaient pas tout avec leur addiction. Une jeune fille à papa désoeuvrée et marginale. Ils entraînent tout le monde dans leur sillage.
Ce qui est incroyable, c'est qu'on suit le film en se prenant d'affection pour ces personnages, car malgré leurs faiblesses, ils ont leurs motivations, qui ne sont pas dénuées de bon sens. La manière très particulière de filmer et l'ambiance tout aussi incroyable fait de ce film un vrai ovni, incroyablement filmé et à la photographie vraiment géniale. Chaque plan est pensé, abouti. Le résultat est vraiment efficace. Le jeu des acteurs est aussi bon que le reste et nous conduit vers un final assez terrifiant.
Difficile de dire que ce film est un beau film compte-tenu de ce qu'il livre comme expérience, et pourtant, je dois dire que rarement un film m'a autant interpellé pour sa noirceur et le tallent de son réalisateur.
Je le conseille à quiconque souhaite découvrir une oeuvre rare, intense et extrêmement bien réalisée, mais avec toujours dans un coin de l'esprit qu'on ne va pas se fendre la gueule en se tapant sur le guiboles.
amjj88
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes MEILLEURES SURPRISES 2012 - 2013 et ART ET ESSAI

Créée

le 3 janv. 2013

Critique lue 339 fois

2 j'aime

3 commentaires

amjj88

Écrit par

Critique lue 339 fois

2
3

D'autres avis sur Requiem for a Dream

Requiem for a Dream
guyness
8

Darren, t'es un pote.

En fait, très nombreux sont les amateurs de cinéma qui aiment "Requiem for a dream" pour de mauvaises raisons. Ou en tout cas pour de pas tout à fait bonnes . Certains portent au pinacle la...

le 30 mars 2011

114 j'aime

18

Requiem for a Dream
Nienawisc
4

Critique de Requiem for a Dream par Nienawisc

Requiem For a Dream ne mérite pas son approbation quasi-unanime en tant que "chef-d'oeuvre", "merveille" ou que sais-je encore. Si les acteurs nous offrent une performance tout à fait admirable (en...

le 23 juil. 2010

110 j'aime

28

Requiem for a Dream
CineFun
10

Claque Ultime

La première fois que j'ai vu Requiem For Dream j'ai pris une grosse claque en pleine face, le genre de claque qu'on aimerait se prendre plus souvent. Le scénario est plutôt simple mais diablement...

le 24 sept. 2023

107 j'aime

22

Du même critique

Grave
amjj88
4

Gravement déçu ?

Voilà donc le fameux Grave, véritable bête de festival et détenteur pour le coup du combo Grand prix et prix de la Critique du Festival du film Fantastique de Gérardmer 2017. Belle performance en...

le 30 janv. 2017

81 j'aime

5

Vampires en toute intimité
amjj88
9

Restez jusqu'à la fin !

ALERTE SALUBRITÉ INTELLECTUELLE: NE REGARDEZ-PAS CET EXCELLENT FILM EN VERSION FRANÇAISE ! Cette critique a été réalisée sur la VO Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant rigolé, toutes...

le 25 janv. 2015

38 j'aime

4

Mister Babadook
amjj88
9

Voilà la claque attendue à Fantastic'arts 2014 !

Franchement je n'y croyais plus. Après deux jours passés à tomber de carybde sur scylla, avec une ou deux surprises agréables, mais pas inoubliables non plus, il me manquait LE film du festival de...

le 20 févr. 2014

34 j'aime

22