N'oublions pas que c'est une série B

Mettons nous d'accords tout de suite, Resident Evil est un film qui ne casse pas des briques.
Le jeu des acteurs est très moyen pour l'ensemble, relativement correct pour quelques uns, les ralentis sont trop fréquents, les jump scares aussi (et pour des jump scares, ils sont nazes, beaucoup trop évidents) la bande son provoque des envies suicidaires et j'en passe...

Mais n'oublions pas que Resident Evil, c'est un film de série B (qui n'a aucune ambition artistique). Ce film a été pensé comme un pur divertissement et sur cette base, il faut dire qu'on est pas trop déçu si on accepte de poser le cerveau un instant.

Comprenez moi bien : détruire ce film ou essayer de le sauver, beaucoup de chroniqueurs l'ont déjà fait, moi j'ai voulu faire cette critique pour essayer de comprendre les intentions du réalisateur et vous les partager.

Avant tout, Resident Evil est l'adaptation d'un célèbre jeux-vidéo (hommage aux films de Romero) qui a lancé le genre du survival-horror (ou du moins c'est à partir de ce jeux là qu'on a inventé le terme). Le jeu est devenu célèbre grâce à son ambiance terrifiante dans un manoir plein de zombies et au gameplay qui pousse littéralement le joueur à survivre dans un milieu hostile en économisant ses ressources.
Là tout de suite sur l’esthétique elle même de chacune des oeuvres, c'est raté pour Paul W. S. Anderson. Son film est carrément un film d'action, pas vraiment d'horreur (non ce n'est pas parce que c'est gore que ça fait peur) et le laboratoire souterrain ne rappelle en rien l'ambiance dérangeante du manoir du jeux.

A la décharge d'Anderson, le film date de 2002, soit trois ans après le jeu Resident Evil 3 : Nemesis, qui marque le tournant de la série vidéo ludique en jeux d'actions. On peut donc très clairement accuser Anderson d'avoir fait une très mauvaise adaptation du premier opus mais pas forcément d'avoir dénaturer l'esprit de la série avec ce premier film.

Ensuite Anderson a choisi de se désolidariser de l'histoire du jeu en omettant de placer dans le scénario les personnages principaux tels que Chris Redfield ou Jill Valentine. Un pari à la foi risqué (bien que très compréhensible et assez courant de la part d'un réalisateur qui veux apporter sa marque de fabrique au projet) et qui peut-être intéressant. En effet Anderson avait déclaré à ce propos: "Tous savent déjà qu'elle (Jill Valentine) ne va pas mourir, puisqu'elle revient dans les autres épisodes du jeu". En partant comme ça on aurait pu espérer du coup la volonté de faire quelque chose de vraiment original avec un twist final démentiel mais malheureusement je ne pense pas spoiler grand monde en disant qu'il n'en est rien (il y a 4 suites à ce jour et Alice aussi revient dans les autres épisodes d'après ce que j'ai pu voir) et que le schéma narratif est des plus banals.

Seule chose intéressante sur ce personnage d'Alice, c'est qu'il est une référence aux romans de Lewis Caroll, tout comme la Reine Rouge, l'I.A. du laboratoire souterrain. Des références qui apparemment ont plût à Shinji Mikami, créateur des jeux, puisque par la suite, il fera lui aussi référence à plusieurs reprises au pays des Merveilles (La Reine Rouge et le Bandersnatch). Justement ces références illustrent plutôt bien leurs personnages à mon goût : Alice amnésique, désorientée part dans un monde souterrain irréel (des morts qui vivent, c'est pas banal ça) et terrifiant. La Reine Rouge, être sans humanité qui règne dans ce fameux lieu souterrain.

Alors oui ce film ne marquera pas l'histoire mais soyons indulgent, sans pour autant être ce que les fans attendaient, ce film remplit très bien ses fonctions de divertissement simple. (si on coupe le son pour ne pas avoir à subir la musique)
El_Tenedor
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le 11 déc. 2014

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