Mode d'emploi de la mauvaise "qualité France"

Denys de La Patellière n'a jamais vraiment été un grand cinéaste, juste un bon artisan et bon directeur d'acteurs issu de la fameuse qualité française décriée par les jeunes loups de la Nouvelle Vague. Jamais de scénario original. Des adaptations réussies portées par les grand(e) s interprètes de l'époque et des scénarios remarquablement écrits- cf "Les Grandes familles" , l'année suivante et ce qui restera dans les mémoires comme un classique "Un taxi pour Tobrouk", 1961.
"Retour de manivelle" aurait pu figurer parmi ces réussites. Adapté d'un excellent thriller de James Hadley Chase, le film ne décolle pas même s' il se laisse regarder. La mise en scène paresseuse du réalisateur plombe tout suspense. Les acteurs font leur métier, sans plus, et donnent l'impression de s' ennuyer. Encore plus Daniel Gélin, à côté de la plaque. On ne croit absolument pas à son personnage qui, en face d'une Michèle Morgan, elle parfaite en manipulatrice, apparaît encore bien plus falot. Ratage. Le face à face ne fonctionne pas. Bernard Blier, lui, est juste là pour prendre le cachet. Il sert la soupe, et ça fonctionne. Avec deux ou trois répliques, bien senties signées Audiard, il nous met dans sa poche.
De divertissement haut de gamme qui passe vite au "pétard mouillé". A voir ne serait-ce que pour se rendre compte ce qu'est un cinéma "appliqué" sans atmosphère, sans âme et sans personnalité.