Une sublime créature est invitée à la villa de trois riches d’hommes affaires planifiant une partie de chasse dans l’Ouest des États-Unis. Les choses tournent mal, la belle se fait violer... Et est laissée pour morte, dans l’espoir de la réduire au silence. Quand elle revient à elle, elle n’a plus qu’une idée en tête : la vengeance !
Revenge est un énième film du genre rape & revenge qui tente de se démarquer par une réalisation très soignée et une recherche esthétique certaine ; malheureusement, à part cela, on n’en retiendra pas grand-chose. La jeune réalisatrice mise sur une gravité cinématographique qui fait décidément tache avec les codes mêmes du rape & revenge, ne serait-ce que dans le scénario, à savoir donc la quête de vengeance d’une socialite paris hiltonienne qui survit miraculeusement à un empalement et qui se transforme en tueuse sanguinaire du jour au lendemain avec sa bite (enfin, sa chatte) et son couteau...
Alors oui, les plans sont audacieux, les effets sonores bien maîtrisés, les acteurs assez convaincants. On a mal avec l’héroïne lorsqu’elle se cautérise une plaie avec le métal brûlant d’une cannette, on ressent l’horreur de la scène finale lorsque cette belle baraque au design propre et épuré au milieu du désert se recouvre du sang des protagonistes. N’empêche, la sauce (qui a pourtant l’air bonne) ne peut pas prendre dans le récipient d’un sous-genre de l’horreur habitué à tous les excès.
Trop cru et pas assez crédible pour les amateurs de pure violence psychologique ou de simple thriller/action, pas assez poussif et trop timoré pour les amateurs de gore complètement cradingue (style I Spit on Your Grave) ou de cinéma d’horreur bisseux (style Savaged), Revenge reste donc perpétuellement le cul entre deux chaises, essayant de trouver une place, qui, au fond, n’existe pas. On repart avec l’impression étrange d’avoir vu un film bien foutu mais à côté de la plaque, une sorte de film d’exploitation avec des prétentions art & essai.
Revenge pourra toujours se consoler avec les interprétations pseudo-féministes que n’ont pas manqué de lui donner certaines critiques en cette ère-post Weinstein, « symbole de l’affirmation des femmes » et compagnie (rappelons que le rape & revenge existe depuis les années 70, mais bon...)