Révolution VHS
7.4
Révolution VHS

Documentaire TV de Dimitri Kourtchine (2017)

Bon j'avoue j'utilise ce documentaire uniquement pour son titre et déterrer de manière un poil opportuniste un vieux texte nostalgeek sur mes années vidéoclubs, celles de mon enfance et de mon adolescence. Une nostalgie bien titillée par le hasard des récentes interventions et publications de deux éclaireurs SimplySmackkk et Samu-L.


CHAPITRE 1 - BE KIND REMIND


Comme le dit la chanson, « Je m'en vais vous parler d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... » Une sorte de coup de bâton nostalgique, de retour vers ce no mans land étrange entre l'enfance et l'adolescence, vers ces années qui ont forgées au fer rouge d'une passion indéfectible mon amour et ma curiosité pour un certain cinéma. Ma madeleine de Proust à moi je l'ai retrouvé en fouillant les vieux cartons d'un déménagement datant de plus de dix ans que je n'avais jamais pris le temps de rouvrir. Ce petit livre dont l'état accuse lamentablement le fil des ans et retrouvé comme un Graal perdu fut longtemps une sorte de guide spirituelle et un fidèle compagnon. Ce petit livre au titre à rallonges c'est tout simplement Le Guide Brandt Electronique/Vidéo 7/ 83-84 de la Vidéocassette. Un petit pavé bleu de plus de 500 pages qui recensait les quelques 5000 films disponibles à la location dans les toutes premières heures des vidéo clubs.


Pour comprendre il faut revenir quarante ans en arrière (Pfiouu ça fait déjà un putain de flashback !) et planter un peu le décor. Il faut surtout savoir qu'à cette époque pour regarder un film il n'existait que deux possibilités; soit aller au cinéma voir l'un des cinq ou six films qui sortaient chaque mercredi (contre 10 à 15 aujourd'hui) ou bien regarder un film parmi les six à dix que proposaient par semaine les trois seules chaînes de télévision de l'époque . On était donc bien loin de l'offre actuelle qui permet tout simplement l'accès à des milliers de films chaque jours et à n'importe quel moment. Entre les centaines de chaînes de télévision, les multiplexes, les plate forme de téléchargement, les services de SVOD et les derniers soubresauts du support physique DVD / Blu-ray / 4K, on est juste passer en quarante ans d'une période à laquelle on regardait tout bêtement ce qu'on avait l'occasion de voir à une époque à laquelle on consomme du film comme du hamburger et du kleenex, un produit cinématographique en remplaçant bien trop vite un autre sans qu'on ai parfois pris le temps de le digérer. Au tout début des années 80, Canal + n'existait même pas encore mais une belle révolution culturelle qui marquera au fer rouge toute une génération y compris de réalisateurs était en marche et elle s'appelait le vidéoclub. A cette époque le légendaire slogan de l'éditeur René Château Vidéo: « Les films que vous ne verrez jamais à la télévision » n'avait pas encore totalement perdu son sens.


J'avais onze ou douze ans lorsque le premier magnétoscope est arrivé dans la famille, c'était un petit peu après la mort de mon père et c'était un cadeau de notre mère à moi et mes six frères et sœurs. C'était un Panasonic qui ressemblait à une sorte de grosse boîte en métal grise argentée bien massive et compacte ; le chargement des cassettes s'effectuait par le dessus avec un clapet qui se soulevait dans un mouvement du plus bel effet et à la pointe de la technologie on pouvait même se servir d' une magnifique télécommande à fil. Pas encore de prise péritel, les magnétoscope possédait un tuner pour pouvoir retrouver les chaines de télévisions afin de les enregistrer et la transmission des signaux s'effectuait par le cordon d'antenne. Vu le prix exorbitant des premiers films disponibles à la vente et une fonction enregistrement à l'utilité réduite (avec trois chaines de télévision on avait rarement des choix cornéliens à faire) c'est très vite vers la location que mes frangins plus vieux que moi se tournèrent. A cette époque les vidéoclubs fleurissaient à chaque coin de rue et on trouvait dans ma ville des films à louer absolument partout comme dans des magasins d'électroménager, dans un sous sol d'un magasin de sport et dans des petites boutiques pas plus grandes que des baraques à frites. A onze/douze ans c'était les plus souvent mes frangins qui choisissaient les films mais je les accompagnais très souvent et parfois j'avais cette immense bonheur, ce privilège incroyable de pouvoir choisir un film moi même. Car la première révolution des vidéoclubs étaient déjà là, dans la possibilité de choisir, de ne plus être dépendant des programmes de télévision et de décider enfin de ce qu'on allait pouvoir regarder. Je ne vais pas me la jouer cinéphage averti depuis la nuit des temps et comme j'étais encore un minot mes gouts cinématographiques se portaient alors plus volontiers vers les comédies, la castagne et les films pour enfants, mais je regardais déjà du coin de l'œil avec ce plaisir exquis de l'interdit les jaquettes de films d'horreur. Je me souviens parfaitement des deux toutes premières locations, c'était On Se Fait la Valise Docteur de Peter Bogdanovic pour les plus petits et Cannibal Holocaust pour les plus grands avec la VHS bien planquée sur le haut du buffet en formica après le retour à la maison, là ou se planquait déjà le magazine Hara-Kiri. Le temps est lointain mais j'ai la sensation étrange de me souvenir de tout concernant ces petits vidéoclubs, de l'odeur, des moquettes moches, des présentoirs métalliques qui grincent (les VHS étaient parfois sous clés) et de toutes ses boîtes de pandore qui me faisaient de l'œil. Durant pas mal de temps j'ai donc surtout bouffer des comédies franchouillardes à base de bidasses en cavale, en vadrouille, dans la mélasse ou au pensionnat, des productions Disney comme Nanou Fils de la Jungle ou Le Fantôme de Barbe Noire, les films avec Terence Hill et Bud Spencer (Deux Super Flics, Attention on va se Fâcher), des films comme Ça Va Cogner ou Doux Dur et Dingue car j'adorais cet acteur américain foutrement charismatique qu'était Clyde le orang-outan. Mais cette époque c'était aussi la découverte des Bruce Lee (le vrai comme les faux) et des films de karatés aux titres improbables comme Kung fu Mort Express, Soja bambou et karaté, Le Doigt Vengeur de Bruce Lee ou La vengeance du Lama qui me faisait découvrir sans même le savoir le cinéma de Hong Kong, la Shaw Brothers et surtout le plaisir castagner mes frangines. .


Pour en revenir à ce fameux petit guide il faut savoir qu'il m'était devenu assez vite indispensable, je cochais frénétiquement d'une croix les films déjà loués que je notais sur une échelle de 4 étoiles, je pointais les films à voir et je m'amusais souvent en ouvrant le guide au hasard à choisir parmi les 20 films présents sur la double page lequel j'aimerais posséder ou regarder (J'étais pourtant encore loin de m'imaginer collectionnant les films). Par tradition familiale ce petit bouquin était tout simplement devenu un incontournable des séjours aux toilettes et pas seulement pour les films X chroniqué entre les pages 427 et 515. Je lisais frénétiquement les résumés des westerns, des policiers, des films d'aventures avec cette sensation d'avoir accès d'un seul coup à toute la face immergé d'un iceberg de culture populaire. On pouvait enfin disposer d'autres choses sur notre écran de télévision que les films du dimanche soir avec De Funes, Pierre Richard et Les charlots même si je les aimais bien aussi ... En relisant ce guide aujourd'hui je redécouvre avec effarement les films que j'ai bouffé à cette époque comme La Dernière Bourrée à Paris, Ça Va Pas être Triste ou Le Jour se Lève et les Conneries Commencent et surtout les notes que j'osais leur mettre. Je construisais tout bêtement mon esprit critique et à chaque nouveau film je pouvais établir une nouvelle échelle de valeurs et de comparaison, j'ai peut être même garder de cette époque cette envie boulimique de toujours tout voir même si c'est devenu quasiment impossible aujourd'hui. Le pire c'est que par simple nostalgie j'aurai presque envie de revoir maintenant ces films français aux titres à rallonge qui le plus souvent n'étaient que des lamentables pantalonnades bien lourdes (et je le fais parfois avec bonheur). Je garde aussi un souvenir trouble et bien plus émouvant de toutes ses comédies italiennes totalement crétines mais dans lesquelles on pouvait voir notamment Edwige Fenech. Arghhhh Edwige Fenech !!!!!!, je crois bien que ce sont mes premiers souvenirs d'émois érotiques de pré-adolescent avec le kiki tout dur. Il faut dire que la jolie demoiselle avait la très bonne habitude d'apparaître souvent toute nue dans ses films ce qui me faisait aimer éperdument l'Italie et la médecine avec des films comme La Toubib Aux Grandes Manœuvres, La Toubib et les Enfoirés, La Toubib Prend du Galon, La Flic à la Police des Mœurs ou La Prof Connait la Musique. La fesse était encore joyeuse, l'émoi était trouble, l'érotisme difficile d'accès, le premier samedi du mois n'existait pas encore du moins il n'avait pas la même connotation et la pornographie n'était pas encore accessible 24H/24 au moins de dix ans d'un simple tapotage d'écran de smartphone.


Les mois passèrent doucement et ma curiosité allait en grandissant surtout que nous avions dénicher un petit vidéo club qui existait sans vitrine ni aucune publicité, bien caché dans un banal appartement anonyme d'immeuble. Ce petit vidéoclub tenu par des passionnés n'était ouvert que quelques heures par jour, fermé les week-end et offrait une possibilité rare d'avoir accès à deux films gratuit à chaque location. On pouvait donc à chaque fois repartir avoir trois VHS dont deux films issus d'une sélection de titres plus anciens et plus obscurs. Une aubaine pour satisfaire sa curiosité et se frotter à des films et des cinémas différents. Je ne remercierais jamais assez ce vidéo club et la passion formidable de ces gens là, si je suis ici aujourd'hui à faire des critiques, si mon blog existe c'est indirectement mais incontestablement aussi un peu grâce à eux. Ce vidéo club s'appelait Nata Vidéo, il fallait payer une adhésion qui consistait à acheter un film et pour nous ce fut Flic ou Voyou avec Belmondo; le film restera d'ailleurs très longtemps le premier et seul film de ma vidéothèque . Ce vidéoclub était dans une salle à manger d'appartement, les cassettes étaient posées sur des tables souvent sur la tranche pour gagner de la place, les films qui sortaient étaient tout bêtement notés sur un grand cahier à spirales et on pouvait repartir avec les films dans leurs boitiers d'origine avec la jaquette (les grandes boîtes à la tranche arrondie) et surtout à chaque fois que l'on rendait les films on nous demandait toujours en vérifiant que les cassettes étaient bien rembobinées ce que nous en avions pensé. Et oui ! Il existait des vidéoclubs dans lesquels on pouvait parler de cinéma, demander des conseils et se gaver d'autres choses que de nouveautés. C'est plus ou moins à cette époque que j'ai eu ma toute première expérience avec les films d'horreur, mes frères avaient loué Le Crocodile de la Mort de Tobe Hooper. Après de longues et incessantes tractations avec ma mère j'avais enfin obtenu le droit de regarder le film sous le contrôle avisé des mes grands frères qui devaient m'envoyer illico au lit si le film était trop violent. Je ne craignais objectivement pas grand chose au niveau de la censure de la part des mes frangins et j'ai donc commencer à regarder le film bien tranquillement calé dans le vieux canapé familiale coincé entre deux frères complices. A peine le générique de début terminé ma maman sort de sa chambre pour aller aux toilettes satisfaire un besoin des plus naturel et tombe sur la toute première scène du film avec le gros plan de la braguette et la réplique « Je m'appelle Buck et je veux baiser » . Du coup j'ai du aller au lit sans discuter en ayant vu en tout et pour tout deux petites minutes du film. Une frustration intense mais qui ne durera pas très longtemps ma mère me permettant finalement assez vite de me confronter à mes propres limites et angoisses en me laissant regarder autant de films d'horreur que j'en avais envie. Il fallait toutefois dans un premier temps que les films ne soient pas trop violent, ni trop effrayant; rétrospectivement c'était un peu comme si j'avais eu le droit de regarder des comédies à condition qu'elles ne soient pas trop drôles. Du coup, j'ai commencer à regarder des films d'épouvantes avec ceux de la Hammer comme les Dracula et les Frankenstein. On était bien loin de Tobe Hooper mais finalement sans le savoir ma mère me faisait commencer par des bases solides. Comme une ultime revanche sur la petite histoire j'ai finalement acheté bien plus tard la fameuse cassette du film de Tobe Hooper lorsque le vidéo club l'a mise à la vente d'occasion, depuis même si j'ai le DVD du film et des tonnes de films bien plus intéressants je garde la VHS comme une pièce maîtresse de ma collection et j'ai toujours un léger frisson nostalgique quand j'entends « Je m'appelle Buck et je veux baiser ». J'espère alors secrètement voir sortir ma mère aujourd'hui disparue et l'entendre me dire encore et encore « Non mais c'est quoi ce film ??, Toi tu vas tout de suite au lit !! ». C'est ça toute la magie de l'amour que l'on porte a certains films, pouvoir avoir un frisson d'émotion nostalgique pour un gros plan de braguette.


Voilà ce n'était encore que le début d'une très longue histoire d'amour avec cette bonne vieille VHS, viendront ensuite les premiers films loués avec mon propre argent de poche, l'électrochoc Massacre à la Tronçonneuse et la découverte des maîtres de l'horreur, les longues soirées vidéos avec les potes, les premières copies, les premiers films de ma vidéothèque et la naissance d'une passion dévorante jusqu'à la folie... Presque quinze ans jusqu'à la fin d'une époque qui sera marqué par la mort lente et progressive des petits vidéoclubs.


CHAPITRE 2 - Naissance d'une Passion


Un petit coup d'avance rapide et nous voilà vers 1984, j'avais alors droit à dix francs d'argent de poche par semaine (Et oui 1,50 euro !) plus quelques extras en cas de bons et loyaux services dans l'aide ménagère (Saloperie de vaisselle). En gros toutes les deux semaines j'avais les vingt cinq francs nécessaire pour louer un film et donc bénéficier des deux autres titres gratuit. Les trois premiers films que j'ai loués avec mon propre argent étaient Rencontres du troisième type de Spielberg comme film payant, Accroche Toi j'Arrive (une comédie policière avec Elliott Gould) et Bruce Contre Attaque avec un clone assez mal dégrossi de Bruce Lee. Comme mes frères continuaient de louer eux aussi des films de leur coté il n'était par rare de se retrouver avec six cassettes à regarder dans le week-end à la maison. Du coup on rendait bien trop souvent des films sans même les avoir vus. Mes choix ne se portaient pas particulièrement encore vers le fantastique et l'horreur mais plutôt vers les comédies, les films policiers, les films d'action et d'aventures et surtout j'apprenais doucement à aller vers des films un peu plus complexes que La Toubib du Régiment ou Comment se Faire Réformer. Je commençais à lire un peu les magazines de mes frangins comme Vidéo7, Ciné Revue et Première et peu à peu j'avais envie de voir des films plus dramatiques et plus adultes. Je découvrais alors des films comme La Fureur du Danger, Le Convoi, Le Ruffian, L'équipée du Cannonball, les films avec Belmondo, les Chaplin mais aussi les comédies du Splendid, les films avec Jerry Lewis et quelques gros chocs dont je ne cernais pourtant pas encore toute la porté comme Vol Au Dessus d'un Nid de Coucou, Coup de tête, Rocky ou Superman. En novembre 1984 arrivait Canal+ , une nouvelle chaine de télévision payante qui se singularisait par la diffusion de films que l'on pensait alors totalement réservés aux vidéos clubs y compris pornographiques. Le cout de l'abonnement, la nécessite d'utiliser un canal spécifique, le besoin d'une prise péritélévision cantonnait toutefois la chaîne à péage à quelques privilégiés sans entamer pour l'instant d'un pouce la suprématie écrasante de la location. Je me souviens juste que dans mon collège il y-avait un garçon de bonne famille qui a certainement du finir banquier, escroc ou trader et qui revendait à des prix exorbitant les films enregistrés sur Canal +. Il faut dire qu'à cette époque avec un magnétoscope et Canal + tu pouvais assez vite devenir le roi du pétrole .


Victime de son succès grandissant et d'un nombre de films de plus en plus important Nata vidéo déménage alors pour s'installer dans un appartement bien plus grand et spacieux, toujours sans vitrines ni publicité. La formule un film loué et deux gratuits disparaît laissant la place à un système de locations à différents tarifs allant de 25 francs pour les nouveautés à cinq pour les films les plus anciens. Mine de rien avec 25 francs on pouvait donc repartir avec cinq films plutôt que trois et là ce fut l'orgie totale de locations pendant plusieurs mois. Je n'avais plus de restriction parentale sauf pour les boulards bien sûr et comme les films à cinq francs étaient souvent des films d'horreurs je louais simplement tout et absolument n'importe quoi. Il fallait juste négocier la disponibilité de la télé avec mes frères et sœurs pour avoir le temps de regarder les films que je ramenais à la maison. Par chance même si Nata vidéo ouvrait maintenant les samedis on pouvait garder les films à cinq francs plusieurs jours sans la moindre pénalité de retard. Tout en continuant à regarder plein d'autres films, à forger ma curiosité et mon sens critique j'ai commencer à louer et regarder quasiment l'intégralité du rayon fantastique et horreur du vidéo club. Impossible de citer ou même me souvenir de l'intégralité des films que j'ai dévoré à cette époque et même mon petit guide bleu ne réveille que de vagues souvenirs de films tels que Une si Gentille Petite Fille, Les Cloches du Diable, Pyromaniac, Ghoul, Panic, Murder Clinic, Le Pouvoir des Plantes, Les Cartes ne Mentent Jamais, De Si Gentils Petits diables ou Cannibal Man. C'était l'époque des belle jaquettes aux visuelles clinquants signé Melki et des nombreux éditeurs tels que Hollywood Vidéo, Scherzo Vidéo, Proserpine, Sunset Vidéo, Super Vidéo Production, Embassy, South pacific Vidéo, Delta vidéo, Thorn Emi, Polygram, RCV, Vista Vidéo, Coktail Vidéo et des dizaines d'autres distributeurs qui disparaitront presque tous au fil du temps. Je découvrais alors en regardant Vendredi 13, Carnage, Carrie, La Nuit des Masques, La Colline a des Yeux ou Le Monstre est Vivant, que j'adorais me faire peur et que j'aimais le coté fascination/répulsion que procurait la violence et l'horreur. Je commençais aussi à coller des photos et des affiches de films dans un grand cahier avec de courtes mais magnifiques critiques du style "une très bon film qui fait trop peur".


Les plus grands chocs de cette époque je les doit déjà à René château Vidéo et sa célèbre et mythique collection « Les films que vous ne verrez jamais à la télévision ». Les cinq titres phares de cette collection étaient tout de même Maniac de William Lustig, Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper, Zombies de Romero, Chair pour Frankenstein de Morrisey et le fameux Crocodile de la Mort de Hooper. Pourtant je crois qui si je ne devais retenir qu'un seul et unique monstrueux souvenir de cette époque de la VHS ce serait ma toute première vision de Massacre à la Tronçonneuse. J'avais pourtant déjà vu de nombreux films d'horreur et du coup sur le registre « Même pô peur.. » j'ai commencé à regarder le film de Tobe Hopper seul un soir après 22heures et là il m'est presque impossible de décrire le choc tétanisant du film dont il me reste un souvenir moite et traumatisant. La VHS était usée jusqu'à la corde renforçant l'aspect crasseux et maladif de l'image, les couleurs bavaient de manières bien dégueulasse, l'image était piqué, la bande vidéo sautait régulièrement, le son avait parfois le hoquet mais putain je crois bien que je n'ai jamais vu le film de Tobe Hooper dans des conditions aussi immersives, intenses et du coup absolument inoubliables. J'étais scotché dans mon fauteuil, presque incapable de bouger, j'en aurai presque fait dans mon froc, mais au fond de moi je savais que j'avais devant les yeux le cinéma qui me ferait pour toujours le plus triper. J'adorais cette magnifique sensation d'un film si fort qu'il avait un impact sur notre corps, notre esprit au point d'en avoir des symptômes physiques. Avoir ce nœud dans le ventre, cette peur dans le bide, cette sensation d'inconfort, ce léger tremblement, cette fascination qui vous absorbe corps et âme vers l'écran c'était juste aussi terrifiant que totalement jouissif.


D'autres soirées d'inconfort et de terreur viendront ensuite avec L'Exorciste, Montclare Rendez Vous de l'Horreur (qui me ferait peut être bien rire si je le revoyais aujourd'hui), Maniac ou La Nuit des Morts Vivants, mais rien de vraiment comparable avec l'autre choc horrifique de l'époque qui était le Suspiria de Dario Argento. J'avais loué le film une première fois mais la bande était vraiment trop pourrie et le film ne cessait de passer de la couleur au noir et blanc. Contrairement à Massacre à la Tronçonneuse, les défauts techniques cette fois ci plombaient vraiment le film, du coup j'ai du rendre la VHS sans l'avoir vu. Plus tard je l'ai finalement reloué dans un autre vidéo club et là ce fut un nouveau choc monstrueux, bien moins viscéral que pour le film de Tobe Hooper mais j'ai tout de même commencer le film dans le noir complet pour terminer toutes lumières allumées. Le plus horrible c'était sans doute la musique des Goblins qui ne cessait de trotter dans ma tête des jours et des jours après avoir vu le film. Je me souviens aussi du distributeur Hollywood vidéo, pas spécialement pour les films proposés mais surtout pour la ribambelle de bandes annonces de films d'horreur que l'on pouvait voir après dont celles de Sœurs de Sang, La Colline a des Yeux, Rayon Laser, Contamination, Les Tueurs de l'éclipse, Le Couloir de la Mort, Le Venin de la Peur, Terreur Extra Terrestre, Frissons et surtout celle totalement culte de La Dernière Maison sur la Gauche avec cette voix caverneuse calée dans les burnes qui répète sans cesse que « Ce n'est que du cinéma...du cinéma.... du cinéma ». Je ne sais plus exactement c'était après quel film, mais une bande annonce m'avait alors totalement bluffé, tétanisé et effrayé, c'était un petit film à l'image étrange et un peu sale qui s'appelait Evil Dead . Ce n'est finalement pas un simple film que j'ai découvert par la suite avec Evil Dead mais un objet de culte que tel un virus il me fallait absolument transmettre à tout le monde, du coup le film de Sam Raimi reste incontestablement le film que j'ai le plus louer durant cette période et même après car il fallait que absolument tous mes amis le voit. A cette magnifique époque je découvrais aussi les Mad Max, Soldat Bleu, Les Valseuses, Série Noire, Midnight Express, Sacré Graal, Blade Runner et Pink Floyd The wall qui est encore et toujours l'un de mes films culte. Je devenais cinéphage et un peu cinéphile aussi , me gouts explosaient en dizaines de variétés. Je regardais tellement de films que je savais déjà que le cinéma ferait partie intégrante de ma vie. Je commençais à apprendre les noms des réalisateurs et des acteurs au grand désespoir de ma mère dont la réplique préféré était "Et bien ça rentre mieux que les leçons".


Rien, pas même l'offre actuel en matière de DVD ne remplacera jamais ces premières années des vidéoclubs avec cette masse impressionnante de titres disponibles comme ça d'un seul bloc, avec en plus une telle diversité de genre et de qualité de films soudainement mise sur un même plan. On imagine assez difficilement aujourd'hui ce que pouvait représenter cette véritable révolution magnétique qui fait que je pense encore aujourd'hui que les vidéos clubs restent les derniers temples vivants de la contre culture en France. D'un seul coup et quasiment du jour au lendemain on passait de la programmation pépère de trois chaînes de télévision pas vraiment adepte de l'audace à des milliers de films qui allaient des grands classiques de Chaplin aux western spaghettis en passant par les films de Kung fu, les films de monstres japonais, les films d'horreur, les comédies trash de John Waters, les giallo, les films de cannibales italiens.... Tout était disponible comme ça d'un seul coup et d'un seul bloc comme trois tonnes de cassettes et de sensations qui nous tombait soudainement sur le coin de la gueule. Et même si les les qualités techniques étaient la plupart du temps très limites, que les films étaient souvent recadrés à la tronçonneuse, que les doublages des versions françaises étaient parfois absolument honteux et limite raciste notamment sur les films asiatiques, on pouvait enfin découvrir tout un pan de cinéma dont bien peu de monde parlait à cette époque à part quelques nouvelles revues qui sortaient en librairie et qui s'appelaient, Vidéo 7, Starfix et Mad Movies . Toute une génération de futurs geeks passaient alors souvent leurs nuits les yeux rivés sur un écran de télévision dans lequel il se passait enfin quelque chose. Des milliers de gens pour qui le simple « clop » de l'ouverture d'un boitier vidéo était finalement une porte ouverte vers un autre monde.


Chapitre 3 - Fin de Bande


Après ce furent pour moi les années lycée et les longues soirées vidéos entre potes. Les vidéoclubs esquissaient déjà une très lente mutation; Nata vidéo avait désormais sa boutique et ses vitrines, les films à cinq francs n'existaient plus remplacés par deux catégories de prix avec toujours les nouveautés à 25 francs et les autres films à 20. Déjà on ne pouvait plus repartir chez soit avec le boitier et la jaquette, simplement avec le film dans une boite anonyme et toute moche; les rayonnages étaient alors remplis de boitiers vides pour éviter la fauche et de numéros sur des petites cartes qu'il fallait prendre pour aller chercher son film au comptoir comme à la sécu. Je discutais encore assez souvent avec le gérant du club qui me disait déjà un poil désabusé que les gens ne venaient plus louer des films mais pour prendre et voir uniquement ce qui était nouveau. Du coup avec un brin de malice il collait souvent une étiquette nouveauté sur des films plus anciens qu'il aimait bien pour simplement inciter les gens à les louer.


Le bon plan avec les potes c'était surtout qu'on pouvait réunir notre thune pour louer deux ou trois films et se faire des soirées qui se déroulaient quasiment toujours de manière immuable autour de pizzas. On commençait toujours par un gros film qui nécessitait concentration, attention et réflexion puis on poursuivait souvent avec un film d'horreur pour terminer devant des films bien plus légers qui étaient souvent des comédies que l'on regardait les paupières lourdes et un filet de bave au coin des lèvres. On terminait parfois à deux ou trois heures du matin la tête dans le cul en étant incapable de donner un quelconque avis sur le dernier film avalé par le magnétoscope. C'était aussi et déjà le plaisir de faire découvrir des films aux potes (Evil dead's Virus), les avis divergents, les débats enflammés, les prises de tronches tout en gardant en point de mire l'essentiel, à savoir bouffer toujours et encore plus de bandes magnétiques entre amis. On était pas du genre à sortir en boîte pour écouter de la techno de merde sous des lumières stroboscopiques, on étaient un peu des caricatures de geeks on voulait juste nourrir nos yeux et nos oreilles d'émotions plus fortes que celle de nos vies. Ce fut aussi l'époque ou en se croyant soudainement réalisateurs on tentait de faire des petits court métrage avec le caméscope familiale... On tournait la nuit dans les rues désertes, on piquait les caddy de supermarché pour faire des travellings, on inventait des histoires improbables de tueurs sortant d'une télévision, de voyante meurtrière, de types qui s'entretuaient pour disposer d'un magnétoscope (Mad Mauviette VS Téléraman) et tout ça pour le plus souvent n'aboutir à rien du tout. Je crois que l'on a jamais terminé un seul film, on avait simplement pas suffisamment de moyens techniques pour faire du montage, mixer de la musique, avoir un minimum de qualité. Mais putain c'était des nuits des plus réjouissantes, on rêvait de cinéma des heures entières, on passait des nuits blanches à inventer des plans et à écrire des histoires débiles, à comprendre la mécanique d'un tournage, on faisait juste avec l'énergie avec les moyens du bord. Le plus beau film qu'on a finalement jamais réalisé ce sont les images des souvenirs qu'ils nous reste encore, à moi et mes ami(e)s, de cette bien belle époque. En rentrant au lycée je m'étais un peu intellectualiser et je me gargarisais de découvrir Woody Allen ou Truffaut mais je continuais de prendre mon pied devant des films moins respectables.


Bizarrement je n'avais jamais trouver utile cette possibilité qu'offrait les magnétoscopes d'enregistrer, conserver et collectionner les films qui passaient à la télévision. Pour moi c'était absolument clair il fallait surtout regarder un maximum de films sans trop perdre de temps à toujours revoir les mêmes. Mais d'un autre coté je trouvais ça bien sympathique lorsque des potes pouvaient me prêter des films enregistrés sur Canal + surtout que je n'avais pas encore du tout accès à cette chaîne. Le virus de l'enregistrement commencera bien plus tard lorsque la chaîne cryptée arrivera finalement à la maison. Et puis on commençait surtout à parler de piratage et de copies avec la chute des prix des magnétoscopes et là ce fût le déclic car la simple idée d'avoir les films du vidéo club à la maison me faisait sacrément envie. Encore fallait il avoir deux scopes, des cassettes vierges, le budget pour louer les films et passer sur cette sorte de légende urbaine qui disait qu'en branchant deux magnétoscopes ensembles on risquait via un système de sécurité de bloquer les deux machines avec les cassettes dedans. Je me souviens parfaitement de ma première opération copies, j'avais réussi à emprunter pour une semaine le magnétoscope d'un ami de mon frère le temps qu'il était en vacances et même sa télévision. Il faut dire que la seule façon de copier avec ce dont je disposais à l'époque était de mettre un magnétoscope en lecture alors que l'autre enregistrait directement les images qui passaient sur la télévision. Du coup il fallait laisser la télé allumée le temps de la copie pour un résultat qualitatif finalement assez moyen. On devait être en 1987 ou 88, j'avais réservé 37°2 Le Matin et Les Griffes de la Nuit puis j'avais copié deux ou trois autres films dont Evil Dead fatalement, car même après douze locations je n'avais pas gagner le droit de garder le film chez moi. La Cinq et la Six avaient débarquées sur nos télévision et je commençais alors à enregistrer des émissions comme Les Accords du Diable avec Sangria, Les Nuls, quelques films et beaucoup, beaucoup de bandes annonces. J'achetais le magazine Télé Vidéo Jaquettes, des jolis grands boitiers arrondis et tout doucement je devenais un collectionneur de plus en plus maniaque et passionné.


Les années 80 se terminaient alors laissant la place à l'ultime décennie du siècle. Mon bac en poche, je refusais l'entrée aux beaux arts qui pourtant m'ouvraient grande leurs portes et j'allais pointer au chômage alors que je rêvais de devenir le nouveau Melki. Vinrent alors les premiers boulots à la mise en rayon d'une grande surface puis ensuite direction l'usine mais peu importe, je gagnais enfin de l'argent, je m'étais construit un univers de référents cinématographiques, j'avais une certaine idée de ce que serait ma culture et mon approche du cinéma, je savais surtout que j'avais maintenant ce besoin presque viscéral d'images, de sensation et d'évasion. Le cinéma et les films avaient bouffés mon adolescence les yeux rivés à un écran, ils m'avaient aussi construit en tant que personne, je ne regardais pas simplement des films je les vivait, je les absorbait et ils étaient comme autant d'expériences vécus. C'était désormais comme une évidence, il me fallait m'entourer de films, il fallait conserver comme autant de souvenirs tous les films que j'aimais tellement, comme des objets rassurants, comme autant de possibilités d'évasion à portée de main, comme autant d'émotions toujours disponibles. Il fallait construire une bulle hors du temps, hors du monde, une alternative à la réalité dans laquelle je pourrais pour l'éternité me laisser bercer par les rêves, les illusions et la magie du cinéma, pas simplement un monde pour vivre par procuration mais un univers pour supporter de vivre tout simplement. J'ai alors commencer à enregistrer et copier frénétiquement des dizaines, des centaines de films que je notais sur un répertoire. Il fallait juste garder la légèreté et l'élasticité de la bulle pour ne pas se retrouver enfermé dans une passion trop dévorante qui deviendrait une prison. Fort heureusement même dans les quelques moments un peu plus dur de la vie comme la perte de proches et les déceptions amoureuses durant lesquels la tentation fut grande de totalement se perdre dans une alternative fantasmé du réel, j'avais mes plus fidèles amis et ma famille qui me faisaient toujours garder les pieds sur terre et comprendre que l'on pouvait vivre des choses magnifiques à chaque seconde et qu'il était important de savoir aussi profiter de ce que la vie nous offre.


Pendant plus de dix ans j'ai alors enregistrer et acheter de manière compulsive des tonnes de films. J'étais maladivement exigeant, dangereusement maniaque et il m'arrivait de ré-enregistrer des dizaines de fois un même film pour toujours avoir une meilleur qualité de son ou d'image. Je ne supportais pas d'avoir un truc devant le film qui devait commencer au tout début de la cassette, il m'était impossible d'imaginer un logo sur l'image, une coupure de pub ou un générique de fin amputé. Je jouais de la touche pause pour les épisodes de Twin Peaks ou X-files en espérant qu'elle tienne tout le temps de cette foutue publicité de merde, je vérifiais le moindre petit enregistrement . Pour combler le vide je complétais souvent le temps restant derrière les films en enregistrant et en copiant des bandes annonces, des émissions sur le cinéma et des making-of.
C'était pour moi une hérésie totale de mettre deux films sur une même cassette VHS, chacun devait avoir droit à son boitier et sa propre jaquette. Une autre passion dévorante et addictive était alors entré dans ma vie avec les jeux vidéos et les soirées entre amis et amies sur Mario, Tetris, Megaman, Zelda et compagnie, Nintendo et Sega étaient devenu des alternatives régulières aux soirées cinéma et vidéoclub. On pouvait même jouer à Dirty Harry en flinguant des canards avec un magnifique pistolet orange vif super viril. Comme le dit un intervenant du très bon documentaire Suck my geek "Je ne sais pas si ça coûte cher d'être un geek mais ça nous coûte tout ce que l'on gagne"


Après cette période j'ai la sensation que tout s'est emballé très vite à mesure que la technologie ne cessait de rendre obsolète ce que nous pensions être pourtant une petite révolution technique. Les consoles de jeux se succédaient à un rythme soutenu de la Nes à la Playstation en passant par la Megadrive et la super Nintendo. La plupart des petits vidéoclubs avaient totalement disparus, les gros boitiers ronds étaient devenus des petits carrés, les grandes enseignes de location avaient bouffer les petits indépendants, Canal + et les paraboles avaient rendus obsolète la richesse des vidéoclubs qui ne tournaient plus que sur la sortie des dernières grosses nouveautés proposées en 40 exemplaires. On ne me demandait plus jamais si j'avais aimé le film lorsque je le retournais au guichet du magasin, car les vidéoclubs étaient devenus des boutiques comme tant d'autres, des enseignes commerciales dans lesquelles les gens derrière le comptoir étaient aussi passionnés par ce qu'ils vendait que les caissières d'hypermarchés par les boites de choucroute. Les chaines de télévision étaient de plus en plus nombreuse, les bouquets satellites arrivaient, le prix des films à la vente devenait raisonnable et surtout le DVD pointait déjà le bout de son nez annonçant doucement mais certainement la mort de la bande magnétique. La VHS était déjà H.S mais dans le cœur des nostalgiques de cette époque c'est certain qu'à jamais elle bande (magnétique) encore.


Et bien voilà, nous sommes au moment ou j'écris ces quelques lignes en novembre 2011 (Janvier 2022 pour la légère mise à jour du texte), un soir d'automne/hiver assez propre à la mélancolie. Je regarde autour de moi, il ne me reste plus aucune cassette vidéo sur mes étagères (les dernières sont en cartons), elles se sont doucement mais inexorablement faites bouffer par les DVD. J'ai donc des cartons pleins de films enregistrés dont plus personne ne veux, j'ai encore des milliers d'heures d'émission, de séries, de bande annonces, de concert enfermées dans des boites. Par faute d'espace j'ai du me séparer de la plupart des VHS de films après les avoir racheter en DVD, je ne garde que celles qui ont une forte valeur sentimentale et qui sont porteuses de souvenirs allant bien au delà du film lui même. J'ai balancé, même si c'était un véritable crève cœur, des centaines et des centaines de VHS à la benne. Je suis passé fatalement aux DVD et au Blu-ray mais comment regretter techniquement cette bonne vieille VHS (??), le plus important restant finalement le film lui même. J'ai peut être autour de moi avec plus de 3000 films bien plus d'heures d'images que je ne pourrais jamais en revoir avant de faire Sayonara à la vie mais peu importe, certains objets ont un pouvoir magique, une aura qui fait que simplement les savoir présents nous rend déjà heureux et je trouves réconfortant d'avoir certains films toujours à portée de main. Je regrettes souvent d'avoir bazardé mes vieilles consoles à cartouches et les nombreux navets magnifiques que j'avais acheté en VHS dans des solderies mais on se retrouve toujours confronté à un moment de sa vie à devoir se séparer des objets qui l'encombre.


Si je regarde bien plus loin que ma bulle je vois des cinémas qui sont devenus des hangars froids comme des supermarché, les photos d'exploitations que j'adorais tellement regarder en étant gamin ont disparues et les films n'existent souvent que le temps de leur couverture médiatique. Bien sûr et encore une fois il est difficile de regretter techniquement les vieilles salles d'avant mais moi je l'aimais bien le grand rideau rouge qui s'ouvrait sur l'écran blanc. Aujourd'hui toute une nouvelle génération de consommateurs de cinéma gavent jusqu'à l'overdose des disques durs entiers de films qu'ils ne regarderont jamais, les chaines de télévision sont souvent des robinets discontinus à films, les services de SVOD sont des endroits étranges ou l'on passe autant de temps à choisir un film qu'à le regarder, les vidéoclubs sont tous morts même après être devenus des guichets automatiques à peine plus chaleureux que des distributeurs de billets. Nata vidéo a fermé ses portes depuis bien trop longtemps déjà, la VHS est morte, on a fabriqué le tout dernier magnétoscope et j'ai soudainement la sensation d'être déjà devenu un vieux con nostalgique.


J'ai juste parfois envie de fermer les yeux et de me laisser bercer par le ronronnement réconfortant d'une bonne vieille VHS tournant dans un magnétoscope, écouter le son si particulier de la cassette qui arrive en fin de bande et qui se rembobine de plus en plus vite pour revenir au tout début. J'aimerais alors pouvoir ouvrir les yeux et avoir fait comme cette foutue bande magnétique un retour vers le moment ou tout commence, pouvoir appuyer sur la touche lecture et refaire éternellement le chemin afin de retrouver mon enfance et l'époque ou les grands boitiers faisaient « clop » comme par magie quand on les ouvrait en nous transportant dans une monde composé de mille imaginaires possibles et nouveaux.


A mes amis, à ma mère, à mes frères et sœurs, mes amours, au cinéma, aux images, aux rêves et à Nata Video

freddyK
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le 7 janv. 2022

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Freddy K

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