Docu sympathique.


J'ai vu pas mal de films de Linklater, certains m'ont beaucoup plus, d'autres moins, dans tous les cas je trouve la filmographie de ce cinéaste assez passionnante : il s'essaie à différents registres, essaie de vraiment transmettre un message, une philosophie au travers de ses films, n'en finit pas d'expérimenter et parvient toujours à se relever, même quand ses projets sont moins bien reçu par la critique et le public.


Le découvrir ici au travers de ce documentaire le rend encore plus passionnant : le bonhomme a su rester humble et pour lui cette réussite (par film et pour sa carrière) est due au travail : il faut bosser bosser et bosser. En même temps, quand on le voit sur un plateau de tournage il n'a jamais l'air très stressé, et il n'hésite pas, semble-t-il, à prendre le temps d'écouter ses collaborateurs techniques et artistiques pour que son film grandisse.


La bonne idée c'est de confier la réalisation à un pote du réalisateur, un pote qui le connaît bien et à qui Linklater peut se livrer facilement. Ainsi, le réalisateur d'Austin invite l'équipe dans son bureau, une cabane surplombant son ranch (à la Georges Lucas mais en plus zen). Là, il ouvre ses vieux cahiers qu'il a toujours conservé afin de partager des pensées datant de ses débuts, des projets d'apprentis, des rêves d'ado, des notes de films, ... on pourrait faire un musée de tout cela (on retrouve même le dossier de presse de Slacker).


La grande majorité des films du cinéastes sont abordés, pas tous malheureusement ; la structure en prend un coup et faire craindre le pire lorsque les auteurs du docu décident de passer de Before 1 à Before 2 (en passant par le segment Waking Life) en omettant tout ce qu'il y a eu entre ; heureusement, ils reviennent là-dessus par la suite. Certains films seront à peine abordés, tout juste cités ; l'on assistera à quelques répétitions de son film en cours (Everybody wants some).


C'est un docu bien foutu, riche d'anecdote, d'extraits de films, d'archives, d'interviews dans un lieu intéressant (puisque le fait d'être dans son bureau permet des interactions et d'alimenter le récit, ce n'est pas juste un fond pour faire joli) et d'images capturant le quotidien du réalisateur. La mise en scène en devient meilleure avec une belle diversité d'images. Le montage déçoit donc au moment des deux Before, mais pour le reste, c'est bien articulé ; dommage aussi que les auteurs n'aient pas plus pris le temps d'aborder les autres films à peine évoqués. Les intervenants sont nombreux : famille et collaborateurs sont sollicités pour enrichir le film ; hélas on n'échappe pas au lancement de fleurs (tout le monde n'a que des compliments, bon il a l'air super sympa donc ça doit être difficile de trouver quelqu'un pour le haïr mais heureusement la plupart des intervenants font aussi et surtout une critique constructive de l'artiste, ce qui aide à mieux le comprendre).


Bref, un docu qui se regarde bien.

Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 10 août 2023

Critique lue 10 fois

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 10 fois

D'autres avis sur Richard Linklater: Dream Is Destiny

Richard Linklater: Dream Is Destiny
YgorParizel
8

Critique de Richard Linklater: Dream Is Destiny par Ygor Parizel

Documentaire qui décrypte non seulement la carrière mais aussi le style et la méthodologie de travail du plus célèbre cinéaste indépendant américain, Richard Linklater. Depuis le culte Slacker...

le 2 févr. 2020

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55