Anders Thomas Jensen a tourné 5 longs-métrages,en 20 ans, tous avec son fidèle serviteur, Mads Mikkelsen. Le dernier en date, Riders of Justice, est dans la lignée des 4 premiers, des comédies noires où le curseur de l'absurde est poussé volontairement très loin, quitte à choquer la morale. Mais cette fois, il y a quelque chose en plus, peut-être, une humanité plus grande et une capacité à susciter de l'émotion, même quand celle-ci vient après des fusillades meurtrières ou des dialogues hilarants. Le film est écrit à la virgule près, ne jouant pas clairement dans la catégorie "réaliste", avec un scénario implacable à même de provoquer la jubilation. Dans cette histoire de vengeance qui se mange chaud, il ne manque même pas le twist qui tue, du genre suicidaire pour la plupart des films mais pas dans le cas de Riders of Justice, dont l'auto-dérision est l'un des ingrédients majeurs. Mads Mikkelsen en militaire un peu bas du front et presque mutique, est une fois de plus impressionnant, dégageant une puissance physique peu commune. Son personnage contraste avec tous les autres, une bande de bras cassés invraisemblable et sa fille adolescente en détresse. C'est aussi ce qui fait la richesse du film, cet échange de fluides entre protagonistes tous fêlés et fragiles. Meilleur film de son auteur, qui a pourtant signé les juteux Adam's Apples, Les bouchers verts et Men & Chicken, Riders of Justice a tout pour séduire les amateurs de cinéma un brin déjanté, y compris les fans transis de Tarantino.

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le 31 janv. 2021

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Cinéphile doux

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