Réalisé par Patrice Leconte et sorti en 1996 , Ridicule est auréolé d'une excellente réputation et de nombreuses récompenses. Pour moi , c'est plutôt un gâchis.
Le film relate l'histoire du jeune baron Grégoire de Malavoy qui va tenter de convaincre les ministres de Louis XVI d'assécher les marais de sa province , qui est infestée par les fièvres.
La réalisation pour commencer , se révèle étonnamment invisible durant la majeure partie du film. Le tout est extrêmement statique et se contente de filmer ce qui doit être filmé sans aucun regard , aucune réflexion. Aucune musique n'est suffisamment originale pour nous sortir de la torpeur que provoque le film qui va se révéler particulièrement longuet malgré sa courte durée. Cela dit , le réalisateur semble s'être plus investi sur la reconstitution historique et les costumes qui sont incroyables de crédibilité et de détails.
Comme pour la réalisation , on voit rapidement ce qui a intéressé le réalisateur : les dialogues sont effectivement de très grande qualité et plusieurs d'entre eux sont réellement jouissifs , le tout se révélant profond et particulièrement atypique tant dans la forme que dans le fond. Là où le bât blesse , c'est sur le propos général du film. Le film dénonce les manies et complots qui faisaient rage à la cour ( comme si aucun film , roman voire même série ne l'avait déjà fait avant ) et surtout le pouvoir du ridicule dans ce milieu. Sauf que le tout se révèle très indigeste , trop long pour ce que ça raconte , tout en usant de facilités scénaristiques et clichés qui ternissent encore plus le tout. L'autre gros problème étant les manies ( dont le libertinage ) qui sont filmées sans aucun regard critique , voire même avec amusement et puérilité
( c'était nécessaire de voir la grosse carotte de Carlo Brandt tandis qu'il urine sur un vieil homme mourant pour montre que c'est une enflure ? )
Les motivations des personnages sont parfois douteuses et le tout sombre dans la caricature simpliste qui se complexifie inutilement.
Les acteurs sont soit en roue libre ou en sous - jeu durant la majeure partie du temps , excepté un Jean Rochefort en état de grâce.
C'est bien de critiquer mais encore faut -il bien le faire ...