le 14 juil. 2012
Spoil au nez
Attention merci de lire ce qui suit attentivement! Il y a une quarantaine d'années, au Japon, une petite fille a été jetée dans un puits par son père. Pour lutter contre cette indicible pollution de...
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--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au dix-septième épisode de la huitième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :
https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Et si tu préfères juste le sommaire de la saison en cour, il est là :
https://www.senscritique.com/liste/soul_s/3323463
Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---
Tiens c'est amusant. En passant à côté de Ghost In The Shell, je suis également passé à côté du fait que c'était là mon premier film japonais de la sélection. Pas anodin pourtant, au regard de mon projet d'essayer de remettre au clair les émotions et les sentiments qui m'ont traversée pendant une année là-bas. Une année pour rien, un année qui ne compte pas pensais-je, une année entre parenthèse, et après tout sera comme avant. Sauf que plus rien n'est comme avant et je ne comprends toujours pas pourquoi. Comment. Et les fantômes qui devaient m'aider, souffrent de la ghost-busterïte. Ils ne font plus peur. Ils ne font plus tomber amoureux. Ils ne font plus pleurer. Il ne font plus que faire rire. Alors ce soir The Ring a quelque chose de solennellement important : c'est le premier film japonais de mon cycle avec vraiment un fantôme, et c'est également le retour de l'horreur. Il faut dire que pour un mois-monstre, surtout avec un sujet comme le fantôme, qui évoque immédiatement la mort et la peur dans l'imagination, je m'attendais à plus d'horreur, plus vite. Et pourtant, de tous les films que j'ai vu jusqu'à présent, je crois bien que seul Poltergeist était étiqueté "horreur". Enfin non, on a bien eu les Fantôme de l'Opéra en début de cycle, mais, là encore, pas de fantôme en réalité. J'exagère, j'ai quand même eu un Carpenter, et surtout La Maison du Diable, mais en réalité je me suis enlisée si longtemps dans les comédies horrifiques familiales des années 80 que j'ai l'impression de n'avoir vu que ça toute ma vie. Bref. The Ring. Le choc.
Alors qu'on soit clair on ne vient pas ici pour la logique, même si le film est étiqueté "horreur - film d'enquête - à énigmes". Les énigmes elles sont pétés, la solution elle est inventée sortie d'un chapeau, et l'enquête ne sert littéralement à rien. C'est d'ailleurs le défaut du film, on ne comprend rien au scénario et ce qu'on en comprend est mauvais. Et pourtant. Et pourtant, moi qui suis tant à cheval sur la cohérence d'habitude, je m'en contre-fiche ce soir. Le film réveille tellement de choses en moi que j'en ai le vertige. Déjà sa localisation, le Japon d'accord ça on a compris, mais plus précisément la presqu-île d'Izu. Le fantôme de mon voyage là-bas. Ca me glace d'effroi, pourquoi est-ce que ce film de fantôme japonais, légendaire, qui renoue avec le genre horrifique après des années, se déroule en ce lieu, qui est resté pointé sur ma carte pendant un an, et que je n'ai jamais trouvé l'occasion de fouler, et que je ne verrai plus jamais ? Surtout que ce lieu à de l'importance (dans ce grand-scénario-de-n'importe-quoi-où-finement-rien-n'a-d'importance-puisque-la-résolution-ils-la-sortent-de-leurs-fesses), on en parle, on le questionne : pourquoi ces évènements étranges se déroulent ici ? Pourquoi pas ailleurs ? Quelle est la spécificité de cette région ? Son passé ? Son Histoire ? Et finalement on ne trouve rien, rien d'autre qu'une île au large de la péninsule, avec un volcan dessus (donc littéralement rien de singulier, on rappelle que le pays compte plus de 14000 îles, et 110 volcans, c'était la minute National Geographic). J'atteins là les limites de ma démarche, du moins la limite de la présence pourtant essentiels des critiques au mois-monstre cette année. Parce qu'il y a des tas de choses qui ont résonné dans ce film avec ce que j'ai vécu pendant que j'étais là-bas, et parfois des choses très délicates ou douloureuses, et que je ne vais pas étaler mon intimité comme ça dans une critique d'un film d'horreur japonais chelou sur SensCritique.com. Mais en tout cas il faut comprendre que ce film dans ses moindres détails est allé chercher des détails de ma propre histoire pour me terrifier. Et quand on commence à comprendre vers le milieu du film que le fantôme était probablement un medium, le sang se glace. Alors évidemment ce n'est pas avec des arguments comme ça que je vais pouvoir juger objectivement le film (fort heureusement l'objectivité n'a jamais été mon but dans ma vie de cinéphile), mais j'ai l'impression que le film s'adresse à moi personnellement et ça fascine autant que ça me déstabilise. Mais peut-être le film parvient-il à glisser suffisamment de détails, suffisamment d'options pour que d'une manière ou d'une autre, le plus grand nombre parvienne à s'identifier, et j'ai envie de valider cette théorie pour justifier ma note. D'ailleurs si on restreint cette théorie au public japonais, c'est assez évident : je n'ai jamais mis les pieds sur la péninsule d'Izu, et pourtant chaque nouveau paysage, chaque nouvelle adresse que visitaient les enquêteurs, j'avais l'impression de l'avoir déjà vu. C'est à la fois particulièrement singulier et terriblement commun. Tout comme l'île et le volcan finalement, tous les japonais ont un volcan actif pas loin de chez eux, tous sont donc glacé d'effroi de voir dans le film une métaphore de LEUR volcan. C'est ce qui le rend génial et probablement ce qui explique ce scénario qui n'a aucun sens : pour rester dans ce sujet générique et en même temps individuellement personnalisé pour chaque spectateur, il fallait qu'il n'y ai pas vraiment de dénouement ni de résolution, et c'est donc là qu'on fait revenir l'horreur visuel plutôt que psychologique, pour faire passer la pillule un peu plus discrètement. Et c'est vrai qu'en un sens ça marche, cette créature qui sort de la télévision, ce puit dans lequel git un cadavre depuis des décennies, et cette malédiction atroce demandant à condamner ses proches pour se sauver soi-même, c'est brillant. Et d'ailleurs j'ai un argument absolument infaillible pour démontrer pourquoi ce film d'horreur est un chef-d'oeuvre : c'est un film terrifiant, et sans aucun jump-scare. Merci Hideo Nakata.
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