Ce dernier western d'Howard Hawks, avec la légende John Wayne, est souvent vu comme une variation tardive de ses succès précédents. S'il ne réinvente pas le genre, Rio Lobo reste une œuvre solide,divertissante et extrêmement efficace, portant indéniablement la griffe du maître.
- Un souvenir marquant : Pour beaucoup, ce film est associé à des souvenirs d'enfance. Je me souviens particulièrement de cette scène d'ouverture spectaculaire du train, marquée par l'utilisation astucieuse des frelons. Une séquence à la fois ingénieuse et stressante qui plantait le décor de l'aventure et reste gravée dans la mémoire.
Ce qui fonctionne :
- L'efficacité narrative : Le film démarre fort, notamment avec cette scène d'attaque de train très bien menée. L'intrigue, bien que familière, est fluide et limpide, typique du savoir-faire de Hawks.
- La présence de John Wayne : L'acteur impose toujours sa prestanceet son charisme. Il est l'ancre du film, offrant une performance chaleureuse et détendue.
- L'humour Hawksien : L'ironie et les répliques bien senties sont au rendez-vous. La présence d'un second rôle pittoresque comme Jack Elam injecte une bonne dose de comédie.
- Les ingrédients classiques : On retrouve les thèmes chers à Hawks : le groupe qui se soude face à l'adversité, le nettoyage d'une ville, et une incursion féminine forte.
Ce qui peut laisser à désirer :
- Le sentiment de "déjà-vu" : Pour les inconditionnels de Hawks, l'impression de revoir le même canevas que dans Rio Bravo ou El Dorado peut se faire sentir. C'est plus une redite qu'une nouvelle exploration.
- Un humour parfois forcé : Certaines relations ou situations manquent de la profondeur de ses chefs-d'œuvre.
En conclusion :
Rio Lobo n'est peut-être pas un chef-d'œuvre intemporel, mais c'est un très bon divertissement qui conclut honorablement la carrière d'un géant d'Hollywood. C'est un western classique,bien réalisé et plein de vie, dont la puissance de certaines scènes (comme l'attaque du train) assure qu'il reste mémorable même des décennies après l'avoir vu.