Ripley en manque de crédibilité

Reprise largement insignifiante de la franchise des Tom Ripley au cinéma, slalomant entre les clichés, les maladresses, les invraisemblances, et les mochetés. Ripley vieillissant est cette fois-ci incarné par John Malkovich, et ce n'est pas cette interprétation qui me réconciliera avec l'acteur — que je trouve ici particulièrement pas crédible dans le rôle d'un homme présenté comme tranquille, intellectuellement supérieur, dont le passif de tueur ressurgit soudainement. Et en sachant que cette composante alimente au moins la moitié du film, elle plombe l'ensemble définitivement.

Le reste est lié à une bête histoire de vengeance, Malkovich n'a pas aimé comment un encadreur s'est moqué de lui en disant qu'il n'avait aucun goût, et quand une connaissance (Ray Winstone) lui demande de l'aider à tuer quelqu'un, il lui donne ce contact en l'intimant de le menacer, etc. Improbable dans la suite logique, inconséquent et inintéressant sur le plan scénaristique, et qui plus est alourdi par la prestation de Dougray Scott franchement pas très à l'aise dans ce rôle de père de famille malade contraint de devenir un tueur malgré lui, de cacher ses actions à sa femme, et tout ce qu'on peut imaginer dans ce registre. "Ripley's Game" suinte le mauvais goût à l'image de la villa du protagoniste présentée comme majestueuse. Le final s'oriente en plus sur un revirement de conscience de la part de Ripley, puis sur un acte sacrificiel sorti de nulle-part chez le pauvre gars manipulé...

Et parfois, Liliana Cavani essaie de mélanger thriller et comédie, une tentative qui culmine dans la scène du train où les mises à mort s'enchaînent dans des toilettes... Mais ces atmosphères n'ont pas plus de charme que le reste.