Deux vieux garçons parisiens, Robert Goldman, chauffeur de taxi, et Robert Villiers, ex-apprenti gardien de la paix, se lient d'amitié dans une agence matrimoniale pour trouver l'âme soeur: le Robert plus âgé prend l'autre sous son aile et ils partent ensemble comme un vieux couple en voyage organisé pour célibataires...
On sent que Lelouch a une tendresse infinie pour les coeurs en souffrance, il ironise néanmoins sur le business juteux des entremetteurs (Savoureux Jean-Claude Brialy) en charge de nos deux anti-héros (Denner excellent et surtout un Villeret magistral) Denner est un presque quinqua donc il a le cuir bien plus tanné que ce pauvre Villeret, oisillon tombé du nid qui se raccroche à sa maman (jouée par Régine) pour donner un sens à son existence après avoir loupé le concours de gardien de la paix...
Ces deux personnages sont éminemment touchants, ils ne pouvaient que se rapprocher pour devenir cul et chemise car à deux, c'est bien connu, on est plus fort pour affronter les vacheries de l'existence. Lelouch est plutôt sobre malgré un ou deux tics de mise en scène récurrents (Caméra qui tournoie, tendance à laisser les comédiens improviser...) mais sans digressions temporelles ou filtres en NB et couleur qui polluent son cinéma.
La scène la plus poignante selon moi c'est ce retour de voyage pour solos en car ou nos deux acolytes rentrent bredouilles: Villeret est au 36ème dessous, Denner tente de lui remonter le moral en lui montrant des photos de célébrités au physique ingrat. Et Charles Denner lui dit tout simplement: "Allez, sourit, Robert...C'est quand même beau la vie!"