Un assassin hors pair au service des triades, élimine des yakusas. Responsable de la mort violente de son partenaire et de sa famille, celui qui se fait surnommer Rogue est activement recherché par John Crawford du FBI.
Un film hyper léché dans sa forme qui fait appel au réalisateur de clip Philip G. Atwell (réalisateur du mythique concert Up In The Smoke Tour avec Dr Dre, Ice Cube, Snoop Dogg, etc.) et de sa logistique en lumière hype et cadre décomplexé. Le rythme amorcé dès les premières images prolonge une quête d'épuisement rétinien en surdécoupant des scènes mêmes les plus banales (un geste équivaut à 50 prises de vues différentes montées rapidement) et en s'amusant des styles qui déchargent en image, les rages incandescentes des personnages, voir les multiples fondus enchaînés enveloppés d'éclats, utilisés en flashback.
Rogue se cantonne en gros, à un film d'action ultra calibré qui marque la seconde collaboration entre Jason Statham et Jet Li après The One. Le premier toujours égal à lui-même, photocopie son jeu de film en film sans une once de nouveauté qui le sortirait de son statut monolithique. Il gueule, il tape, il gueule encore, il retape et cela fait un excellent résumé biographique de ses derniers films. Jet Li est à l'image de l'assassin qu'il incarne, tout en discrétion et sobriété. Un concentré de calme qui agite en une seconde les flammes du mal et redessine l'environnement en une boucherie.
Si le combat final des têtes d'affiche est au rendez-vous, la surprise vient plutôt du twist final à effet volte-face. C'est à se demander s'il était vraiment nécessaire de supporter cette interminable guerre des gangs asiatique pour savourer ce point de détail né des ellipses, à l'origine de cette embrasée entre les deux clans.