Jusqu'ici ma quête de l'horreur ultime doit faire un constat : les films d'horreur reconnus comme tel jusqu'à l'orée des années 70 ne sont pas si horrifiques que ça. En revanche, ils peuvent déclencher une tension, du genre thriller qui nait par le mystère, l'inconnu, l'incompris, qui s'immisce dans le réel.
Avec ce film, on est de fait clairement dans la seconde voie. La tension tourne autour de Rosemary, qui, doucement, tranquillement (enfin, de moins en moins au cours du film), prend conscience d'un danger qui pourrait roder autour d'elle. On a peu d'éléments au début, si ce n'est une sensation de malaise, des voisins un poil intrusifs, certes, que son mari semble accepter de bonne grâce.
Mais Rosemary va finir par accoucher, et avec la naissance, va finir par comprendre que son malaise n'était pas le fruit de sa paranoïa.
Et donc, on est effectivement sur cette tension, parce que, dans cette histoire, Polanski ne nous donne pas plus d'infos que celles qui sont données à Rosemary. Et c'est ça qui est intéressant : nous ne sommes pas omniscients, nous n'avons qu'un point de vue.