"L'illustre Tolkien ! Un des grands gardiens des archives de notre époque !"

Je dois avouer n'avoir jamais eu autant de déclics qu'en regardant ce téléfilm - parce que oui, quitte à choisir une œuvre de Fantasy, autant choisir ce que l'on fait de "pire". Sauf que, moi que je suis, Rufus et le Royaume d'Alyne m'a interpellé pour de bonnes raisons. Il s'agit là une production télévisuelle que j'hésite à classer entre Fantastique et Low Fantasy un peu bancal mais non dénué de charme. Une œuvre destinée à être incendiée par la critique mais qui peut trouver une certaine forme de rédemption auprès des connaisseurs du genre de la Fantasy, pour mon plus grand plaisir !


Nous suivons les périples de Scott et Emily qui ont découvert l'existence d'un magicien et de son improbable compagnon alors que ces derniers recherchaient des ingrédients du monde réel pour sauver leur monde magique : Alyne.
Pas plus de spoil !


Alors, ceux qui n'ont pas la référence (ou la culture, si on devait être méchant) passeront à côté d'un élément pas forcément important pour la compréhension global du téléfilm mais qui émoustillera aisément les connaisseurs - du moins cela a marché pour moi. En effet, la structure de ce film est que : un grand-père raconte une histoire à ces petits enfants, celle de "Rufus et le Royaume d'Alyne". Ce qui n'est, bien évidemment, sans rappeler l'incroyable film (et livre par la même occasion) Princess Bride, réalisé par Rob Reiner (et écrit par William Goldman) qui jouait déjà sur ce principe de narration d'histoire, se permettant d'interrompre le conte narré par des interventions du lecteur et de l'auditoire. Le fameux principe de mise en abyme. Alors, certes, le clin d’œil de ce téléfilm vis-à-vis de la création de 1987 est plus que repérable (pour peu que l'on ait la référence), voire même on pourrait croire qu'il a décidé d'en faire une nouvelle version tant les similitudes sont nombreuses. Néanmoins, il serait faux de déclarer que ce téléfilm ne propose rien de nouveau ; il ne s'agit donc pas seulement d'un bête copier-coller. De plus, cela se voit à des kilomètres que Rufus et le Royaume d'Alyne, malgré un "ancêtre" de poids, n'arrive pas à la cheville de son maître. L'histoire est d'une simplicité enfantine - c'est le but en un sens étant donné que le public visé est de la même tranche d'âge que ceux à qui le grand-père raconté l'histoire. On ne s'embête pas à expliquer le pourquoi du comment : les personnages de Scott et Emily, même s'ils émettent des interrogations, adhèrent bien trop facilement à l'irruption magique (c'est normal, on a seulement 1h22 de film) tout comme le reste des différents personnages du monde réel. Mais le tout reste assez enfantin (ça va être l'excuse pour la majorité des défauts) pour excuser la façon d'être mis en avant. De plus, comme signalé ci-dessus, on a seulement 1h22 de divertissement : c'est très court. Donc le rythme est un peu emballé, accélérant au fur et à mesure que l'on approche du dénouement. Et puis... L'intrigue principale : la collecte d'ingrédient, ça s'est déjà vu donc pour l'originalité, il faudra repasser... Ce qui peut donc être assez barbant pour un spectateur mature : c'est naïf à souhait, cousu de ficelles scénaristiques grosses comme une maison mais pour un public de jeunes enfants, force est de parier que ça pourrait largement passer ; du moins, j'aime à le penser.
Donc, une histoire que peu originale, simpliste, prévisible mais proposant quelques détails vraiment amusants à l'image des interventions du narrateur ainsi que de son auditoire (comme pour Princess Bride) et certains dialogues intéressants à l'image de la plus belle référence de ce film, qui me rappelle le visionnage de L'Empire des Elfes (film de la même trempe), à savoir la mention de J.R.R. Tolkien comme grande plume de la Fantasy. Disons que cela fait plaisir de voir une telle mention dans une production de ce type.
Par contre, le film nous bombarde de messages vraiment fatiguant sur l'importance de l'amour dans la vie de tous les jours : autant les deux premiers messages, ça va mais au bout du trente-cinquième, on commence légèrement à en avoir marre !


Concernant les personnages. Bon... A force, vous l'avez compris : c'est un film très enfantin donc les protagonistes sont simplistes, les antagonistes sont simplistes, les figurants sont au chômage. A la rigueur, ceux qui s'en sortent sans trop de mal ne sont pas Scott et Emily - comme on pourrait le croire - mais plutôt le magicien Abbott et son compagnon Rufus, le petit animal. Leur relation, bien que comme de par hasard, est très simpliste mais c'est bien la seule relation que l'on veut bien croire sincère ; ce qui n'est pas le cas de la relation Scott-Emily qui, si elle existe, laisse complétement indifférent. Pour parler de ces deux personnages, disons qu'ils permettront une identification aisée vis-à-vis des plus jeunes. Pour ce qui retourne des antagonistes, ils sont bien trop parodiques pour que l'on craigne quoi que ce soit et en un sens, c'est dommage.


Pour les effets spéciaux, rien de bien choquant : c'est vraiment limite quand ce n'est pas moche. A vrai dire, il y a plusieurs niveau : les sortilèges qui sont - pour la plupart - bien retranscrit à l'écran. Ce n'est pas transcendant mais ça fait le café. La plupart des créatures qui sont plutôt bien réalisés mais dont il est impossible de faire passer ça pour du non numérique. Et certains lieux entièrement numérisés où là, c'est un non ! Mais dans l'ensemble, c'est plus que moyen. Quitte à être ici, autant toucher un mot des costumes qui sont sympathiques pour ce qui est de Abbott : il a un petit style ! - comme de nombreux personnages de sorciers quelque peu extravagant à l'image de Balthazar Blake dans L'Apprenti Sorcier.


Pour les paysages, nous n'avons pas encore des vues sur Alyne (pas encore car il est fort probable que l'on est une suite) et la plupart des lieux visités sont ceux du monde réel donc... C'est sympa mais sans plus.


Pour ce qui est de musiques, rien ne m'a choqué. Une fois de plus, il faudra que je réécoute la bande originale pour émettre un avis plus construit et détail mais si rien ne m'est resté en tête, c'est généralement mauvais signe.


Rufus et le Royaume d'Alyne est une production à petit budget destiné aux plus jeunes d'entre nous. L'histoire globale suit la construction d'un conte merveilleux et outre certaines références uniquement perceptibles aux plus qualifiés (ce n'est aucunement une critique négative), c'est un divertissement qui ne trouvera preneur que chez peu de personnes. Néanmoins, il y a quelque chose d'agréable qui se dégage de cette production, une once de magie véhiculé par les références bien trop épiques comparées au gabarit de cette production. Elle demeure cependant un divertissement sympathique qui sera faire passer le temps un soir, en famille. Je recommande cependant pour s'amuser des clins d’œil et pour la mention à J.R.R. Tolkien. Que voulez-vous, je suis facilement charmé.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
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le 22 oct. 2020

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PhenixduXib

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