Hautement perfectible mais pavé de bonnes intentions

Pas si mauvais que ça finalement ... Il a été éreinté par la critique (parfois avec raison hélas ...), mais je lui trouve quelques notes réjouissantes. Déjà le casting. Arnold, ressortant tous ses gimmicks (le tronc de Commando, le tee-shirt de Pumping iron, la réplique de Terminator, et j'ai du en louper ...). Yaphet Kotto, Jim Brown, Jesse Ventura, en grands gaillards inébranlables tout en muscle. Maria Conchita Alonso (ce nom, tout un poème !), tout juste sorti d'Extrême préjudice, et qu'on reverra avec plaisir tataner du Prédator dans sa jungle urbaine. Y a même Dweezil Zappa, qu'est qu'il fout là loin de papa !

Ensuite, il y a une vraie critique de la société de consommation et du divertissement dans laquelle, hélas, on est tous tombé. Et attention, je ne vaux pas mieux que vous. J'ai un smartphone, je scrolle dessus beaucoup trop, la plupart du temps pour regarder des conneries lamentables. Je trouve particulièrement significatif qu'au final on regarde en gros plan la mort du présentateur vedette, sous les applaudissements de la foule qui ne veux de toute façon que du spectacle. On ne sait pas si la "rébellion" a gagné. A mon avis, la foule est allée applaudir un autre clown. Ca me rappelle the Truman show de fait. Même si attention, on n'a pas la même qualité de produit au final.

Maintenant, il y a de véritables points noirs. La réalisation déjà : je vais pas revenir dessus plus que cela, tout le monde verra que Paul Michael Glaser est meilleur Starsky que réalisateur. C'est du téléfilm proprement fait, sans âme ni ambition. Ouais, on rêverait de découvrir une version mijotée par McTiernan ou vomie par Verhauven.

Le scénario ensuite, la vraie faiblesse. De Souza nous avait habitué à mieux que cela (au hasard Die Hard). Bah, y en a pas ! Le héros va d'un point A à un point B, détruit les méchants gladiateurs qui les poursuivent, découvrent par hasard le point de relais de communication du gouvernement (même pas protégée par une clôture ou un garde ...), et revient comme il l'a promis.

Les décors pour finir : où est passé le budget ? C'est Arnold qui a tout goinfré ?? On dirait un mauvais nanard post-apo italien des mêmes années. Dynamo se ballade dans une voiturette de golf mal finie. Tout est sombre. On doit passer entre deux décors successifs pauvrement éclairés pour qu'on ne remarque pas la différence.

On est passé assez loin quand même d'un grand film, un autre prix du danger dont il reprend le mauvais goût du show et ses filles vendues comme de la viande entre deux pages de pub. Allez. Je vais prendre mes stéroïdes et je vais visionner bientôt la relecture de 2025, en espérant qu'Edgar Wright fasse mieux ...