Ron Howard, réalisateur à géométrie variable, livre un film haletant retraçant la rivalité des pilotes de F1 James Hunt et Niki Lauda, concentrant avec dynamisme des années de courses, une multitude de décors, des trajectoires personnelles et des moments de courses en immersion. Ces derniers sont bien retranscrits, pour les néophytes comme pour les amoureux d’automobiles, avec un bon ressenti de la matière, du bruit, du danger et du stress des courses, magnifiés par la diversité des décors et conditions météo.
En condensant certains faits et en faisant l’impasse sur d’autres, Ron Howard évite de faire un biopic linéaire comme une entrée d’encyclopédie, ce qui lui permet de conserver un film dynamique avec une vraie personnalité sans rogner sur la qualité. Même si l’amitié des deux pilotes n’est pas montrée à l’écran on la perçoit via les marques de respect et d’inquiétude de l’un pour l’autre.
La reconstitution historique des années 60-70 est travaillée dans ses moindres détails, et les choix de casting sont très bien pensés. Chris Hemsworth se dégage bien de son étiquette collante de Thor et les prothèses de Daniel Brühl le rapproche incroyablement de Lauda. Les acteurs font corps avec leur personnage et maximise l’immersion. Comme un écho à la rivalité, le film fait tourner les points de vue : après une première partie plus racontée par Hunt, on bascule côté Lauda, laissant ainsi un espace à chaque protagoniste.
Si on oublie une musique de Zimmer un poil bourrine, Rush est une excellente surprise et une vraie réussite, qui nous fait vibrer.