Réalisé par Liza Johnson et sorti en 2024 directement sur Netflix, S.O.S. Bikini Bottom : Une mission pour Sandy Écureuil marque le quatrième long métrage de la franchise Bob l’éponge. Le film choisit d’écarter le héros emblématique pour s’intéresser à Sandy Écureuil, la scientifique texane au tempérament explosif. L’intrigue suit son retour au Texas, pour sauver Bikini Bottom kidnappé. Une aventure mêlant animation 3D et prises de vues réelles, mais sans la fraîcheur qui faisait autrefois le sel de la série.
Le film débute sur une note encourageante : l’humour absurde, marque de fabrique de la licence, fonctionne à plein régime durant le premier quart d’heure. Les dialogues fusent, les situations improbables s’enchaînent, et la bande-son revisite les thèmes iconiques de la série avec un accent « country » bien trouvé. L’animation, bien que désormais entièrement en 3D, conserve une fluidité appréciable et quelques trouvailles visuelles qui rappellent la folie cartoonesque d’origine. Ce soin technique, allié à un certain respect de l’univers, empêche le naufrage complet.
Car l’ensemble s’effondre rapidement. Passé la situation initiale efficace, le film s’enlise dans un enchaînement de gags répétitifs, sans rythme ni invention. Le scénario n’est qu’un prétexte pour accumuler les situations absurdes sans jamais retrouver la spontanéité des premiers films. L’humour devient poussif, les personnages tournent en rond, et la mise en scène se contente d’un mélange fade de 3D standardisée et de prises de vues réelles mal intégrées. Les acteurs humains, peu convaincants, renforcent la gêne visuelle d’un ensemble sans charme. Le choix d’abandonner définitivement la 2D, pilier esthétique de la saga, appauvrit considérablement l’univers et lui retire sa vitalité.
La saga Bob l’éponge a connu des sommets de créativité avec son premier film, véritable délire burlesque devenu culte. Depuis, chaque nouvel opus semble s’éloigner un peu plus de cette folie originelle. Ce quatrième épisode s’enfonce dans une logique de production industrielle, vidée de la moindre idée neuve. Malgré quelques éclats humoristiques et une bande-son plaisante, S.O.S. Bikini Bottom : Une mission pour Sandy Écureuil s’apparente à une aventure sans âme, conçue pour alimenter un catalogue plus que pour raviver l’esprit déjanté de Bikini Bottom. Un épisode mineur, vite vu, aussitôt oublié.