Je suis un fan absolu de Ghostbusters.

Contre vents et marées, cette saga me fait rire. Elle possède une vibe pop tellement rafraîchissante. J'adore les récits mêlant frissons et comédies, je me suis attaché au quatuor Zeddemore, Venkman, Stantz et Spengler. J'ai revu les films plusieurs fois. Pourtant, je fais partie de ceux qui exècrent profondément le remake de 2016 made in Paul Feig qui vomissait allègrement sur l'ADN de la franchise. Est ensuite arrivé 2021 avec Ghostbusters : Afterlife, pris en main par Jason Reitman, le fiston d'Ivan, papa initial de la saga. Afterlife fut bon, voire très bon. Une excellente patte artistique à mi-chemin entre nostalgie et grand frisson, une nouvelle génération bienvenue de chasseurs de fantômes, et quelques idées créatives bien senties. La Menace de Glace pouvait perpétuer un peu cette nouvelle histoire, créer une nouvelle mythologie, clôturer l'héritage des Ghostbusters originaux... Que nenni.


La franchise est passée dans l'IA dégénérative d'Hollywood. Pourtant, l'annonce de Gil Kenan à la réalisation m'a fait hurler de jouer. Kenan est un savant utilisateur de l'horreur. Monster House est pour moi un excellent film d'animation et son remake de Poltergeist, bien que (trop) convenu, avait quelques saillies visuelles intéressantes. Mis à part une scène d'introduction bien flippante qui met dans le bain, La Menace de Glace est un film particulièrement lent où il ne se passe rien. L'histoire multiplie l'apparitions de personnages anecdotiques que l'on ne prend même pas peine d'étoffer à minima. Les chasseurs de fantômes originaux font de la figuration (sauf Dan Aykroyd), Bill Murray traîne ses guêtres sans afficher une quelconque envie de réapparaître dans la saga (on sent sa volonté de vouloir se mettre en retrait), tandis qu'Ernie Hudson, que l'on devait voir comme mentor de la fine équipe, a une utilité plus que futile.


Même les personnages d'Afterlife reste sur le bas-côté... à part Phoebe (McKenna Grace) que l'on essaye un peu de développer. Le pire d'entre tous reste le personnage de Kumail Nanjiani, ce sidekick censé être rigolo qui lance des punchlines façon Marvel. En fait c'est ça qui vient de se passer avec ce nouvel S.O.S Fantômes : Une marvelisation. Dans une introduction bien trop longue de 1h30, on attend que le vilain Garraka débarque. On se coltine des scènes plus que futiles, entrecoupées de quelques moments de frissons et d'humour, sans âme. Et lorsque le final arrive, on prend un ou deux plans de la totalité du groupe pour la jouer grosse réunion de famille, puis on expédie le vilain en cinq minutes.


C'est mal raconté, c'est long, c'est verbeux, c'est pas drôle, c'est cliché, ça suit un cahier des charges stéréotypé et déjà vu maintes et maintes fois au cinéma. Ce qui était une fort sympathique saga de films pops, horrifiques et comiques, est devenu le symptôme d'une mécanique sans âme, sans saveur. Rendez-nous Jason Reitman.

Mister_Cinoche
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2024

Créée

le 13 avr. 2024

Critique lue 11 fois

Mister_Cinoche

Écrit par

Critique lue 11 fois

D'autres avis sur S.O.S. Fantômes - La Menace de glace

Du même critique

Beauté cachée
Mister_Cinoche
10

Une grande affaire de subjectivité

Je suis le géniteur d'une des analyses du film parmi celles les plus en vue sur Google. C'est donc cadeau - pas besoin de chercher sur le net, la voici car je tiens à réhabiliter ce film qui se prend...

le 2 janv. 2024

4 j'aime

Godzilla x Kong - Le Nouvel Empire
Mister_Cinoche
7

C'est un Space Mountain, mais pas du cinoche

Ah, "Godzilla X Kong: Le Nouvel Empire", le film qui prouve que vous n'avez pas besoin d'être sobres pour faire un blockbuster. C'est comme si les scénaristes avaient lancé des fléchettes sur un...

le 6 avr. 2024

2 j'aime

Argylle
Mister_Cinoche
7

Un soft-Kingsman mi-Vaughn mi-Raisin

Le papa de Kick-Ass et de Kingsman nous sort son Argylle. Espèce de monstre de Frankenstein hybride entre espionnage et comédie avec une très large édulcoration de la violence. Argylle pétarade dans...

le 7 févr. 2024

1 j'aime