Sacré Cœur
6.6
Sacré Cœur

Documentaire de Steven Gunnell et Sabrina Gunnell (2025)

Paray-le-Monial, XVIIᵉ siècle. Marguerite-Marie reçoit la vision.

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On entre dans le film… comme on entrerait dans une église par erreur.Pas de tapis rouge, pas d’annonce. Juste une porte qui grince… et déjà le silence colle.Sacré Cœur n’a rien d’un documentaire de catéchisme. C’est un objet hybride. Fissuré. À moitié reconstitution… à moitié témoignage. On s’y perd… et c’est peut-être la seule façon d’y croire un peu.Paray-le-Monial, XVIIᵉ siècle. Marguerite-Marie reçoit la vision. L’image, tout le monde la connaît. Vitrail… iconographie pieuse.Les Gunnell, eux… ne font pas semblant d’y croire comme au musée. Ils rejouent, mais mal. Volontairement ? Pas sûr.Les acteurs portent la dévotion… comme on porte un manteau qui gratte. Et cette gêne devient le moteur. Rien n’est stable. Rien ne s’installe. Fiction, document… on hésite. Et dans cet entre-deux… le film respire.Les voix-off sont solennelles… parfois trop. Mais une coupure brutale : témoignage contemporain. Visage en gros plan. Souffle qui tremble.Pas d’effets spéciaux. Pas d’explication. Juste quelqu’un qui dit : “J’ai cru… j’ai douté.”C’est bancal… et c’est pour ça que ça tient.Un détail s’accroche : une main qui serre un chapelet… pas très sûr de ses doigts. Un cierge qui se replie. Un sourire fatigué. Ces choses minuscules… brisent la belle mécanique.Elles rappellent que croire… ça use le corps avant de soulever l’âme.La musique… trop lourde parfois… sature l’espace. On se demande… est-ce encore du sacré… ou juste du bruit ?Mais le bruit… ici… devient aussi personnage : nappes, résonances, frottements.Comme si le film disait : on ne peut pas filmer l’invisible… mais on peut le saturer. On accepte… ou on décroche.Politiquement, le film ruse. Pas de slogans. Pas de manifeste. Juste des gens… qui cherchent, qui vacillent, qui ne savent pas très bien ce qu’ils tiennent entre leurs mains.L’argumentaire est visible… mais il ne se cache pas. Oui… c’est un plaidoyer. Oui… c’est une offrande. Mais posé nu… presque naïf.Le spectateur… n’est pas réduit à un adepte. Il est convoqué comme complice… témoin gêné. On se surprend à douter avec le film… pas contre lui. À lui parler… même… comme à un ami un peu malade : “Tiens bon… continue… tu ne prouves rien… mais tu dis quelque chose.”Et à la fin… que reste-t-il ? Pas une leçon. Pas un catéchisme de cinéma. Plutôt des cicatrices visuelles : un cœur peint… une flamme qui tremble… une voix qui se brise.Le film n’explique rien. Il s’ouvre… et se referme… comme une plaie. Pas beau. Pas neutre. Pas rassurant. Mais vivant.Et ça… dans ce registre… ça compte.


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Le-General
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le 3 oct. 2025

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