Safe Word
6.9
Safe Word

Film de Kôji Shiraishi (2022)

Dernièrement, je republie et je lis ce que j'ai pu écrire au temps jadis.


Le temps jadis, ça date, comme ce que j'ai pu écrire sur La femme aux seins percés.

Parce qu'une scène, m'interpelle immédiatement dans Safe word, c'est la rencontre entre Misa et Kanon.

D'un c'est plutôt bien mis en scène, ce n'est pas frontal, pas immédiatement.

De deux ça me questionne, car à ce moment-là, il n'a nullement été question de safeword. #motdesécurité.

Et quand surgit le jet de pisse chaude, on est en droit de se dire que bien qu'a posteriori Misa semble plus que partante, sur le coup c'est peu clair, ça ravive le souvenir d'une scène du film cité en préambule.


Ça questionne sur l'acceptation de sa propre perversion comme une épiphanie. Comme la nécessité d'un choc pour s'éveiller aux pratiques SM.


Ce qui peut légitimement amener des membres à se questionner sur le bien fondé du consentement dans une œuvre qui via son titre, peut-être mal choisi pour le coup, on reviendra sur l'importance de faire les bons choix plus tard dans ce billet d'humeur.


Pourtant, sitôt que le concept est posé, expliqué, il n'y aura aucune dérogation à la règle.

Et comme je commentais ailleurs, Kanon respecte les limites de Misa quand par exemple, cette dernière ne se sent pas prête à être humiliée publiquement.

Quand la fusion des deux univers dans lesquels elle évolue n'est pas encore envisagée ou encore quand finalement Misa s'époumone à crier son amour pour Kanon. #findesession #quandtoutsarrête.

Il parait important d'à nouveau souligner que dans une dynamique dom/sub, le non n'a aucune valeur. Le safeword fait foi. C'est aussi simple que ça.

Un.e soumise peut vouloir s'amuser à faire sa petite brat et provoquer saon dom afin d'obtenir quelques châtiments bien mérités. Et le safeword peut être graduel. Il est l'ultime mot qui met fin à la session mais il peut exister un mot qui signifie : il faut ralentir, la limite n'est pas loin d'être franchie, je suis gêné.e par ce qui se passe, sans pour autant avoir envie de mettre fin à la session.


Dominer n'est pas imposer ses propres désirs : il faut créer une dynamique dans laquelle le ou la soumis.e trouvera son plaisir. Bien que le plaisir peut-être de faire plaisir à saon Dom. Bref y'a de quoi faire


Se soumettre c'est confier son bon plaisir à l'autre. Et s'il est difficile d'être un dieu, dominer correctement n'est pas donné à tout le monde. Le cas échéant où vous souhaiteriez vous soumettre à une personne n'hésitez pas à bien vous assurer qu'elle est safe.


Ne faites pas ça chez-vous les enfants et d'ailleurs les enfants vous n'avez rien à faire ici. [Barrez-vous cons de mômes, sur une réplique empruntée]


Kanon maîtrise parfaitement la dynamique qu'elle impose à ses soumis.e.s, alors que Misa, bien qu'ayant gagné le respect de plusieurs soumis, n'a pas encore saisi à quel point la transgression est vectrice de plaisir.

Toutefois, on appréciera la récompense dont elle gratifie son soumis, car c'est important d'accorder de la valeur à l'intention, à l'abnégation…


Venons-en au choix du mot !

Crucial exercice, car comme le montre le film, c'est un acte à ne pas prendre à la légère.

En ce sens, Aishiteru! est un choix médiocre, et nous laisse deviner un pan de l'intrigue.

Misa, voyons, il était évident qu'avec un choix pareil, le moment venu, il était annonciateur de regrets.


Pensez donc à un mot incongru plutôt qu'un mot que vous pourriez utiliser bien malgré vous. Rhododendron par exemple c'est bien. C'est un peu long cela dit. Soit créatif !


Alors Safe word, c'est bien ou pas ?

Je veux mon n'veux que c’est bien et pas seulement parce que je suis un pervers.

Premièrement parce que l'ode à la perversité est touchante.

Entendre l'héroïne ou la star de cinéma scander "Je suis un.e pervers.e" c'est drôle et ça décomplexe grandement la chose, soudain le tabou est levé.


Take osée : à l'instar d'un Evangelion qui enjoint les otaku à s'ouvrir au monde, Safe Word nous intime l'ordre de nous assumer pleinement, de nous libérer du joug de la norme, de la société et d'avouer publiquement, ouvertement nos dépravations.


S'assumer, c'est s'épanouir !


Ensuite, le parti pris de filmer le tout comme un documentaire sur l'émergence d'une Idol pas comme les autres, dès le départ, elle se positionne comme venant du catch, c'est déjà antinomique avec l'image lisse d'une Idol lambda. Il y a parfois une belle et douce lumière qui émane des pièces. Notamment lors des scènes d'apprentissages.


Troisièmement parce que le film dégage une certaine énergie, un petit côté foutraque que j'affectionne particulièrement.


Et enfin parce que le shibari, le latex, les coups de fouet. What else ?


Sans mentir lorsque j'ai vu ce film dans mon fil d'actu, merci déjà, j'espérais qu'il me procurerait le plaisir ressenti aujourd'hui. Défi relevé haut la main donc, je recommande chaudement ce film, ainsi qu'une bonne dose de douleur consentie !


XOXO perverts!


Kenshin
7
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le 8 sept. 2025

Critique lue 14 fois

Kenshin

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