Le jour où Indy se prit pour James Bond

Matthew McConaughey tout en muscles sous son regard bleu azur, Steve Zahn en copain d’enfance un peu déjanté, Penelope Cruz en médecin de l’OMS, et d’autres compagnons plutôt fortunés se retrouvent au Mali. Les deux premiers recherchent les traces d’un cuirassé de la guerre de Sécession disparu avec une cargaison secrète (hum… Indiana Jones, non ?). La belle lutte contre une étrange maladie infectueuse qui semble en lien avec les nébuleuses activités d’un méchant français acoquiné à un général local (hum… James Bond, non ?). On ne sait comment mais les deux histoires se retrouvent liées l’une à l’autre, sacrifiées l’une et l’autre, et le film verse dans le grand n’importe quoi.


Tout est abracadabrantesque dans ce Sahara qui emprunte des thèmes, des personnages et des situations dans toutes les productions qui ont cartonné dans les années précédentes. Si l’exposition, plutôt longue à se mettre en place, est intéressante, on sent que le film peine à trouver le ton juste. Se voulant fun sur un sujet plutôt sérieux, l’ensemble prend mal et finit par dévisser totalement quand il devient délirant et enchaîne les situations déjantées. Les méchants et les antagonistes n’ont jamais été aussi bêtes, sourds et aveugles qu’ici. La quête des deux aventuriers (très tirée par les cheveux) finit par être reléguée au second plan quand ils se prennent soudainement pour des espions plus efficaces au combat qu’une armée (hum… Uncharted, non ?).


Le film d’aventure promis avec paysages au top, péripéties maîtrisées et enjeux intéressants est alors sacrifié à un film d’action improbable, jouant la carte de la surenchère à grand renfort de clins d’œil au spectateur qui soulignent le côté énorme de tout ce qui nous est montré. Cette embardée peut séduire les amateurs de délire grotesque assumée. Pour ma part, la tournure des événements saborde un pitch, certes improbable, mais qui pouvait donner lieu à un divertissement sympathique. Le rythme et la première partie du film sauvent cependant l’ensemble même s’il est toujours préférable de monter en puissance que de s’effondrer.

Play-It-Again-Seb
5

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Classement des films que j'ai vus (ou revus) en 2021

Créée

le 13 nov. 2021

Critique lue 509 fois

6 j'aime

5 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 509 fois

6
5

D'autres avis sur Sahara

Sahara
estonius
9

Laissez votre cerveau au vestiaire, vous ne le regretterez pas...

Quelle surprise ! Ce film qui n'a pas fait beaucoup de bruit à sa sortie est un excellent divertissement. Balayons déjà les critiques hors de propos : bien sûr que c'est truffé d'invraisemblances,...

le 26 nov. 2018

8 j'aime

Sahara
Moizi
2

Néocolonialisme

Eh ben... Je croyais que Benjamin Gates était déjà allé à fond niveau délires improbables d'un trésor caché des Etats-Unis... celui-la va très fort également... avec un bateau de la guerre des...

le 14 févr. 2016

7 j'aime

3

Sahara
Play-It-Again-Seb
5

Le jour où Indy se prit pour James Bond

Matthew McConaughey tout en muscles sous son regard bleu azur, Steve Zahn en copain d’enfance un peu déjanté, Penelope Cruz en médecin de l’OMS, et d’autres compagnons plutôt fortunés se retrouvent...

Par

le 13 nov. 2021

6 j'aime

5

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22