Avant de parler du film, je dois expliquer que je l'ai vu lors d'une avant-première, en présence du réalisateur, à la fois prolixe et généreux. D'où ma critique qui est écrite à l'avance.

Pour parler de Salaud, on t'aime, il s'agit d'un énorme mensonge d'amour, basé sur un quiproquo. Le film est assez personnel pour Lelouch, car il raconte l'histoire d'un homme qui a toujours négligé ses enfants et ses compagnes au profit de son appareil photo (il est photographe de guerre). On pourrait dire la même chose du réalisateur, lui qui a eu sept enfants de cinq femmes différentes.
Il veut tenter de réunir ses quatre filles, qui le détestent, autour de sa nouvelle propriété, un superbe chalet, où il va faire une belle rencontre, et tenter de recoller les morceaux de sa vie, en compagnie de son ami médecin (Eddy Mitchell).

J'ai des réserves sur le film, mais j'en suis sorti globalement enthousiaste. Ça fonctionne d'une part grâce à la formidable connivence qu'il y a entre tous les acteurs, surtout Johnny Hallyday/Eddy Mitchell, amis de plus de 50 ans, par la présence de la lumineuse Sandrine Bonnaire (qui est un peu le pivot de l'histoire). D'autre part, la mise en scène, si elle n'est pas forcément exceptionnelle, elle ne permet que de se rendre à quel point Lelouch aime ses acteurs, et c'est frappant dans les scènes de diner.
Forcément, on est territoire Lelouchien, donc les maximes sont légion, ainsi que l'utilisation de la musique (Louis Armstrong, Georges Moustaki), et quelques acteurs de son cru, mais moins présents que d'habitude (Rufus, Jacky Ido, Agnès Soral...) pour laisser place au trio d'acteurs principaux et les quatre filles, d'ailleurs prénommées Printemps, Eté, Automne, Hiver !

Là où j'aurais quelques réserves, c'est sur la durée, qui me parait excessive, car il y a clairement une demi-heure de trop. Je ne parlerais pas de la fin, mais le virage qui intervient à un moment donné me semble de trop.
Les métaphores sur l'aigle royal sont peut-être aussi un peu trop appuyées, mais ça ne retire pas le grand plaisir que j'ai eu à voir ce film, qui hurle son amour à l'amitié et aux sentiments.
Boubakar
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le 19 mars 2014

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Boubakar

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