Dommage
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Il va falloir nous excuser, Jean-Bernard Marlin, mais votre film n'a reçu qu'un accueil très tiède. Shéhérazade, en 2018, ça a bien plu à Cannes et aux citadins en fixie, mais là, ça suffit.
Ben oui, déjà, dans Shéhérazade, on comprenait pas grand chose. C'était pas bien grave, parce que ça nous rappelait les galeries d'art contemporain : on faisait notre regard le plus profond en fronçant les sourcils et ça nous donnait l'air intelligent. Mais là Jean-Bernard, vous auriez pas pu nous ramener Omar Sy et Leïla Bekhti ? Excusez-nous mais vos acteurs amateurs, ils ont peut-être un accent marseillais légèrement plus authentique que Magimel dans Marseille, mais les sous-titres, c'est chiant à paramétrer sur Netflix. Alors une fois, c'est bien, mais au bout d'un moment, on veut le retour du cinéma à la papa, celui qui fait qu'on a produit tant de films mémorables ces quatre dernières décennies. Et peu importe si Duris et Exarchopoulos jonglent entre trois tournages en même temps et qu'on n'arrive plus à différencier leurs rôles, faites un peu comme les autres.
Puis Jean-Bernard, il faut choisir. Vous voulez faire un film réaliste ? Très bien, on adore ça. Montrez-nous les conditions de vie difficiles en banlieue. Une banlieue peuplée de petits anges qui n'ont pas eu le choix. Laissez-les dans leur mouise, hein : fini la catharsis, on veut des personnages que nous, spectateurs, on puisse regarder d'en haut. Mais sortez-en un de la panade, pour l'exemple. Du merveilleux mélangé au réalisme ? Vous voulez dire du réalisme magique, en somme ? Excusez-nous, mais nous, on ne comprend pas ça. Laissez ça aux Sud-Américains. S'il faut passer par la parabole, par le symbole pour comprendre le message d'un film, vous parlez d'une tambouille... Nous, on veut du bon vieux film réaliste peu bavard, où on comprend tout à travers le regard vide d'un personnage face à la mer.
Puis ces références multiples à la religion, sérieusement, Jean-Bernard... c'est le christianisme ou l'islam ? Excusez-nous, mais il faut choisir, où on va finir par penser que vous avez fait un film déiste. Que le contexte local s'y prête, passe encore, puisqu'à l'instar de vos comédiens, à Marseille, les noms et prénoms comoriens, maghrébins, italiens se mêlent, si bien qu'on a bien du mal à deviner d'où vient un Marseillais sans lui demander directement. Mais le public a besoin de clarté. C'est qui le vrai Dieu ? Alors, certaines de vos clins d'œil, comme celui aux dix plaies d'Égypte, sont suffisamment évidents pour nous. Mais la mort de Chat Noir ou l'onomastique du prénom Djibril, non, ça nous dépasse. Y'a des anges et des prophètes dans tous les sens et on ne sait plus à quel saint se vouer.
Puis finalement, Djibril, c'est Dieu ou c'est un mahboul ? Parce qu'il a l'air d'en avoir ressuscité plusieurs, mais il est dans son monde, quand même. Excusez-nous Jean-Bernard, mais un film où on peut se faire sa propre idée de la chose, laissez vagabonder ses pensées, et simplement comprendre qu'on ne comprend jamais tout, ça ne va pas plaire. Ça ne va pas aider à vous faire inviter aux petites sauteries du milieu, où on se gargarise de l'exception culturelle française, plutôt que de viser une culture française exceptionnelle.
Salem.
Créée
le 10 sept. 2025
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