All Fun and Games : quand les jeux d’enfants tournent au cauchemar

Réalisé par Ari Costa et Eren Celeboglu, All Fun and Games plonge les spectateurs dans un cauchemar adolescent à Salem. L’intrigue suit deux frères qui découvrent un couteau maudit libérant un démon, les contraignant à participer à des versions mortelles de jeux d’enfants. Ce qui devait être une simple soirée de baby-sitting se transforme rapidement en un tourbillon surnaturel où le jeu devient littéralement une question de vie ou de mort.

Le film ne se limite pas à un simple slasher : il peut être lu comme une métaphore de la perte d’innocence, où les jeux d’enfants (pendu, cache cache, chat perché, ...) se transforment en épreuves mortelles, symbolisant le passage brutal à l’âge adulte. Le cadre historique de Salem, célèbre pour ses superstitions et sa peur collective, renforce cette atmosphère de danger omniprésent, donnant au film un arrière-plan qui pourrait nourrir des réflexions sur l’héritage de la peur et de la culpabilité. La dynamique de groupe, avec la confrontation de l’adolescence au surnaturel, illustre également les thèmes de la camaraderie, de la responsabilité et de la peur partagée.

Comparaison avec d’autres films

Dans la lignée de films comme The Babysitter ou Final Destination, All Fun and Games recycle des tropes du slasher surnaturel : morts créatives, personnages secondaires servant surtout de chair à canon, et tension prévisible. Là où Final Destination joue sur l’ingéniosité et le suspense, et The Babysitter sur l’humour noir et l’irrévérence, All Fun and Games peine à trouver son ton, oscillant entre comique involontaire et horreur légère. Le film se distingue cependant par son cadre historique et le concept de jeux d’enfants mortels, qui lui donne un petit souffle original malgré une exécution inégale.

Les points forts

• Asa Butterfield livre une prestation troublante en adolescent possédé, apportant une intensité bienvenue au chaos.
• Production solide pour un premier film, avec un rythme soutenu et des morts créatives, garantissant un visionnage rapide et divertissant.
• Casting jeune incluant Natalia Dyer, qui tient son rôle malgré un scénario contraignant.

Les points faibles

• Scénario cliché et surchargé, diluant le suspense.
• Personnages secondaires plats et narration rushée qui sacrifie la profondeur.
• Absence d’horreur véritable, rendant le film prévisible et parfois involontairement comique.

Conclusion

All Fun and Games avait le potentiel de transformer un simple slasher en une réflexion sur la perte d’innocence et la peur héritée, mais le film s’égare dans des clichés et une exécution trop rapide. Comparé à des références du genre comme Final Destination ou The Babysitter, il manque de suspense et d’originalité, malgré quelques idées brillantes — le cadre de Salem et les jeux mortels.

Verdict : un divertissement léger, parfois amusant par son absurdité, qui séduira les amateurs d’horreur “sans prise de tête”, mais laissera sur leur faim ceux qui cherchent des frissons authentiques et une tension soutenue.

Ma liste de films lié à Salem :

https://www.senscritique.com/liste/top_25_films_a_salem_du_culte_horreur_au_drame_historique/4211443