Rappelant L’arnaqueur en raison des personnages (lui, elle, le manager intéressé), de la thématique sportive (la boxe VS le billard) et de la structure narrative (la montée en puissance du sportif), il se détache néanmoins de celui qui est sans aucun doute le meilleur film de Rossen par une caractérisation beaucoup plus simplifiée, une psychologie trop binaire et pas approfondie (à rebours de Lilith), un récit convenu et sans guère de surprise.
Bien qu’on se laisse prendre par cet enchaînement d’actions, il faut reconnaître que de trop nombreux défauts ternissent le travail. En plus des remarques précédentes, ajoutons que Rossen ne prend jamais le temps de s’arrêter, de nous faire réfléchir ou d’apporter un semblant de réflexion à un discours trop simpliste ; pourtant bien des occasions lui auraient permis de le faire. La dualité valeur matérialiste (lui) contre valeurs artistiques (elle) est trop antithétique pour être crédible, de même que celle du corps (lui) et de l’esprit (elle). Par ailleurs, l’aveuglement ou plutôt l’innocence de Davis semble trop radicale et invraisemblable. Même les scènes de boxe manquent de punch et n’emballent guère.
Un film d’un réalisateur encore à ses tout débuts.