Voir le film

Moins connu que son illustre collègue Jack Ryan, John Kelly, qui deviendra par la suite John Clark, est l’un des héros récurrents du Ryanverse de Tom Clancy. Déjà interprété, jadis, par Willem Dafoe dans Danger immédiat et Liev Schreiber dans La somme de toutes les peurs, c’est Michael B. Jordan qui cette fois se glisse dans la peau du super espion, super tueur à gages et super spécialiste des opérations paramilitaires au sein du super gouvernement américain. Au programme des "réjouissances" : méchants russes, coups montés, trahisons, représailles, fraternité virile, guerres secrètes et magouilles entre grandes puissances. Bref, le b.a.-ba du thriller d’action à velléités géopolitiques.


On était tout de même curieux de voir comment Stefano Sollima, réalisateur de l’efficace A.C.A.B. et du brillant Suburra, et alors qu’il avait réussi à se dépatouiller de la suite empoisonnée de Sicario, allait bien pouvoir se sortir de ce truc de commande bourrin et dont l’héritage cinématographique n’a vraiment rien de glorieux (toutes les adaptations des romans mettant en scène Jack Ryan ne brillent ni par leur finesse ni par leur qualité, si l’on excepte bien sûr À la poursuite d’Octobre rouge de John McTiernan). Si le travail de Sollima n’est pas complètement à remettre en cause (réalisation sèche, bonne maîtrise des scènes d’action et du montage), c’est davantage du côté de l’intrigue qu’il faut aller chercher les raisons d’un évident (et cuisant) échec.


Du scénario original de Will Staples, Taylor Sheridan, pourtant pas un amateur vu le C.V., est incapable de transcender l’éternel récit de complots d’État mâtiné de missions clandestines (entre sentiment de déjà-vu et invraisemblances au kilomètre, on est servi), et surtout de faire exister des personnages écrits au tractopelle, convenus et lisses, auxquels on ne s’attache jamais. Côté acteurs, ce n’est guère plus reluisant : Guy Pearce cachetonne (mais ça, ça fait un bail), Jamie Bell livre le minimum syndical et Jordan alterne les deux uniques expressions qu’il est capable de produire (sourire crispé, mâchoire crispée). Seule Jodie Turner-Smith, découverte l’année dernière dans Queen & Slim, s’en sort avec les honneurs dans un rôle intéressant malgré un développement plus que paresseux. Et si, finalement, on oubliait ces poissards de Clark et Ryan, et on faisait plutôt une saga sur Karen Greer ?


Article sur SEUIL CRITIQUE(S)

mymp
4
Écrit par

Créée

le 5 mai 2021

Critique lue 905 fois

5 j'aime

3 commentaires

mymp

Écrit par

Critique lue 905 fois

5
3

D'autres avis sur Sans aucun remords

Sans aucun remords
2flicsamiami
5

Critique de Sans aucun remords par 2flicsamiami

Nouvelle adaptation d’un roman de Tom Clancy, dont les occasions manquées de le porter à l’écran étaient nombreuses depuis sa sortie en librairie (Keanu Reeves, Laurence Fishburne ou encore Gary...

le 30 avr. 2021

10 j'aime

Sans aucun remords
AMCHI
3

Mou du genou

Je m'attendais à un film d'action qui allait me secouer, mais pas du tout Sans aucun remords est un film du genre sans aucun rythme et à l'histoire peu emballante. Les acteurs font le minimum, si...

le 1 mai 2021

9 j'aime

11

Sans aucun remords
BestNumber
7

John Clark

Titre faisant référence à la série Jack Ryan puisque les deux font partie du même univers. Ouais je me suis pas foulé. Hop, petit message au début pour vous prévenir que je vais spoiler le film. Je...

le 13 mai 2021

9 j'aime

3

Du même critique

Moonlight
mymp
8

Va, vis et deviens

Au clair de lune, les garçons noirs paraissent bleu, et dans les nuits orange aussi, quand ils marchent ou quand ils s’embrassent. C’est de là que vient, de là que bat le cœur de Moonlight, dans le...

Par

le 18 janv. 2017

179 j'aime

3

Killers of the Flower Moon
mymp
4

Osage, ô désespoir

Un livre d’abord. Un best-seller même. Celui de David Grann (La note américaine) qui, au fil de plus de 400 pages, revient sur les assassinats de masse perpétrés contre les Indiens Osages au début...

Par

le 23 oct. 2023

166 j'aime

14

Seul sur Mars
mymp
5

Mars arnacks!

En fait, tu croyais Matt Damon perdu sur une planète inconnue au milieu d’un trou noir (Interstellar) avec Sandra Bullock qui hyperventile et lui chante des berceuses, la conne. Mais non, t’as tout...

Par

le 11 oct. 2015

161 j'aime

25