Chute libre

L'avantage du film dont on n'attend rien, "Sans laisser de traces" étant passé inaperçu lors de sa sortie, et dont on ne sait rien : du coup, les premières péripéties qui installent le récit, présentes dans le résumé, restent une découverte pour le spectateur, ce qui favorise son implication immédiate.

A l'arrivée, voilà une heure et demie vite passée, avec la sensation agréable d'avoir suivi une histoire peut-être pas captivante, mais plutôt intéressante, qui constitue un thriller urbain tout à fait honorable, surtout pour une production française. C'est sans doute ce qui m'incite à l'indulgence, mais à tout prendre je préfère ça que de sous-noter pour des motifs snobs et condescendants.

Un 7 indulgent donc, qui vient récompenser en premier lieu un casting solide, autour d'un Benoît Magimel qui globalement vieillit mal, mais se montre assez convaincant dans ce cas précis ; on retrouve également François-Xavier Demaison, très bien dans la peau du vieux copain immature qui n'en loupe pas une, Julie Gayet dans le rôle d'une jeune trentenaire restée fille à papa, et Léa Seydoux qui incarne avec talent un personnage ambigu.
Les seconds rôles ne sont pas en reste, puisqu'on a le plaisir de revoir les vétérans André Wilms et Jean-Marie Winling, tandis que Stéphane de Groodt compose un flic nonchalant mais futé.

Au final, le premier film du scénariste Grégoire Vigneron s'avère un petit divertissement sympathique, pas transcendant certes, inégal et lesté de quelques invraisemblances, mais qui a le bon goût de surprendre plusieurs fois au cours de la narration, au moment où l'on craint justement les pires clichés et les rebondissement déjà vus.