Ouïe, mais non
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« Dans une peinture de Rembrandt ou une magnifique œuvre du Caravage, il y a un rayon de lumière rendu plus beau par l’obscurité qui l’entoure- c’est l’espace négatif. Dans un sens, soniquement, le silence est cet espace négatif. C’est la vallée qui nous permet d’apprécier le sommet. » Erik Aadahl, monteur son
Le scénario est simple mais efficace. Dans la lignée des films d’horreur, le monstre est omniprésent malgré son absence, toute la narration repose sur ce qu’ils sont (des êtres dotés de capacités de perception auditive bien plus élevées que les nôtres). Nous rentrons dans le film directement dans le feu de l’action pour donner une unité à l’histoire. On entre face à un problème, on en sort avec la résolution et rien d’autre. La découvert de la faiblesse des créatures clôt l’histoire, aucun intérêt de montrer la bataille qui en découle, cela casserait l’unité du film. Le film est entier, rien n’est superflu.
On assiste à un survival assez classique avec des enfant naïfs qui se mettent en danger sans le savoir, qui apprennent à leur dépend et pour lesquels leurs parents sont prêts à tout pour les protéger jusqu’au sacrifice ultime. La tension grimpe jusqu’à l’opposition entre le monstre (atteint d’hyperacousie on pourrait dire et aveugle) et Regan (la jeune fille atteinte de surdité et, elle, bien voyante).
Pourquoi le son de Sans un bruit présente-t-il un intérêt ? Pourquoi est-il si différent ?
Déjà, beaucoup d’éléments narratifs reposent sur le son, ce qui en soit est assez rare :
– les monstres entendent nos bruits et se repèrent grâce à ça : c’est le point de départ du film
– les humains et toute être vivant font le moins de bruit possible
– un bruit fort couvre tous les autres plus faibles (fusée, coup de feu, cascade, etc), c’est le phénomène de masquage
– la transmission du signal sonore ou visuel brouille la perception des créatures
– la jeune Regan est sourde et rate des événements car elle ne les perçoit pas (le déclenchement de l’avion de son jeune frère ou encore la découverte de leur faiblesse grâce à son appareil)
Le choix de faire ce film dans un silence construit est un acte audacieux qui a d’autant plus sa place dans un film d’horreur . . .
Lire la suite sur mon blog : Analyse sonore de Sans un bruit
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Créée
le 23 sept. 2018
Critique lue 134 fois
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