Très rare derrière la caméra, la sortie d'un nouveau film d'Alain Chabat est toujours un événement. Avec Santa & Cie, il s'essaye au genre film de noël et réussit à proposer la comédie familiale de cette fin d'année grâce à un humour made in Nuls mais également grâce à un peu de tendresse, amenée par la fabuleuse Golshifteh Farahani.


A seulement quelques jours de Noël, les 92 000 lutins chargés de fabriquer les cadeaux pour les enfants tombent subitement malade. Un coup dur pour Santa (Claus) qui doit se rendre d'urgence sur terre pour trouver un remède...


5 ans après Sur la piste du Marsupilami, Alain Chabat nous offre un joli cadeau de Noël avec Santa & Cie. Transposer le genre film de Noël, chère aux américains (Super Noël, Elfe..), dans l'hexagone aurait pu sentir le sapin mais le réalisateur réussit à imposer sa griffe dans des situations pourtant très codifiées. Plutôt que de suivre un père Noël made in Coca Cola, Santa Claus se met au vert, suscitant l'incompréhension et l'incrédulité des Parisiens. Un choix vestimentaire qui permet à Alain Chabat d'amuser la galerie avec ce running gag (La séquence avec un Jean-Pierre Bacri méconnaissable, les veines tentatives de Santa d'expliquer qu'il n'est jamais en rouge...). Surtout, Santa & Cie parvient à créer un pays du père Noël original et remplit de bonnes trouvailles (les lutins à la oompa loompa, la fabrication des jouets, Santa Claus qui surfe pour se rendre à la fabrique...).



Une comédie de Noël qui ne sent pas le sapin



Tout comme les précédents films d'Alain Chabat, Santa & Cie est un gros blockbuster dans lequel le lol règne en maître. Aucun temps mort, les blagues fusent, les jeux de mots s'enchaînent, les références se multiplient et l'absurde est roi. Bref, un gros condensé de l'humour made in Nuls mais à portée de tous, qui ravira parents et enfants. Une machine à vannes qui ne s'enraye pas grâce aux prestations de ses comédiens. Alain Chabat nous régale en Santa Claus qui se comporte en enfant pourri gâté, Pio Marmai fait un abattement incroyable en papa avocat qui doit s'occuper de ses deux enfants en plus des deux grands gamins que sont son frère (Johann Dionnet) et le père Noël, tandis que le duo Grégoire Ludig et David Marsais du Palmashow font le show en fonctionnaires de police.


Mais une nouveauté se dégage de Santa & Cie. Alors que l'on pouvait voir RRRrrrr, le Marsupilami ou Astérix & Obélix comme des usines à gags, qui ne souciaient pas forcément du bon déroulé de sa narration ou de sa charge d'émotion, Alain Chabat ne construit pas, ici, son histoire autour de ses blagues mais prend le temps de faire évoluer ses personnages et surtout d'apporter une certaine tendresse teintée de poésie à certains moments du film grâce, notamment, à Golshifteh Farahani. Contrairement au reste du casting, l'actrice ne va pas à 200 à l'heure pour interpréter cette mère qui jongle entre son travail à Rungis, son couple et l'éducation de ses rejetons. Dans un registre touchant et délicat, elle permet à Santa & Cie de freiner sur l'accumulation de grosses blagues, préférant alors un humour plus sensible et plus chaleureux.


En voyant Santa & Cie, on a un peu les boules (de noël) qu’Alain Chabat attende plusieurs années pour réaliser un nouveau film. Porté par des comédiens au top de leur forme, Santa & Cie fait marcher l'usine à gags à plein tubes sans oublier de se poser à certains moments afin d'offrir des moments de tendresse grâce, notamment, à la prestation de Golshifteh Farahani. Bref, une comédie de noël qui fait chaud au cœur.

claudie_faucand
8
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le 16 déc. 2017

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claudie_faucand

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