Il n’est pas anodin que ce troisième volet des aventures de Santo soit le premier diffusé aux États-Unis : le changement de réalisateur conduit à une américanisation des codes de représentation du super-héros, que l’on contacte par le biais d’un signal (ici sonore) et qui disparaît à terme dans une grotte tel le Batman descendant dans sa Batcave. Après une dizaine de minutes de préambule – diffusion d’un match de catch authentique, filmé à la façon d’un documentaire –, le long métrage, dans sa mise en scène, procède par énumération de vignettes façon bande dessinée tout en reproduisant son esthétique touristique quand viennent les séquences de danse et, par extension, de catch. Quelques idées saisissantes, tels l’enlèvement d’enfants dans un orphelinat en feu ou l’hommage à Bride of Frankenstein (James Whale, 1935) lors du sacrifice de l’héroïne, ne sauraient cependant suffire à compenser la maigreur d’un récit inutilement rallongé par des combats dépourvus de pertinence diégétique et incapable de susciter ni peur ni tension, la faute à des zombies ressemblant davantage à des automates (cf. thématique du premier volet) ou aux fidèles d’une secte – similarité que retiendra à n’en pas douter Michel Hazanavicius dans OSS 117 : Le Caire, nid d’espions (2006). On s’amuse quand même un peu.