J'avais l'envie folle de me payer toute la saga des « Saw ». Un par un. Parce qu'ils sont liés, qu'il y a toute une histoire qu'il faut suivre minutieusement. Seulement, « Saw », moi, on m'avait dit que c'était juste du gore, rien d'autre. Que ça ne cassait pas trois pattes à un canard, que ce n'était bon que pour les soirées mortellement ennuyantes où, ne sachant pas quoi faire, on s'abrutit devant un film rempli d'ados qui crèvent les uns après les autres. Comprenez-donc ma non-envie de regarder toute la série. Cependant, à vingt ans, n'avoir jamais regardé Saw, c'est critique.
Coup de pied au cul, donc. Ne serait-ce que pour cette marionnette aux joues spiralées de rouge.
Eeeeeet … Je n'ai pas été déçue. Bon, certes, dans le premier, ils ne sont que deux à s'en prendre plein la gueule. C'pas assez, direz-vous. Et moi, je trouve que si. Ainsi, le jeu s'installe. On comprend les mécanismes, les dédales. Petit à petit, on rentre dans le jeu de « Saw ». les dix dernières minutes ont le même effet qu'un coup de pied dans le ventre, et on balbutie « Oh, putain, meeeerde ! » devant son écran, en secouant la tête.
« Saw », c'est bien branlé. L'absence d'acteurs et d'actrices connus n'en fait pas un film que l'on regarde en pensant déjà à quand on va éteindre la télé. Et puis, je le maintiens, y'a une esthétique qui me plaît (et qui, dieu merci, est fidèle aux films). C'est poisseux, collant, glauque, mal éclairé, ça tremble, ça clignote, ça cogne. Certes, ça hurle beaucoup aussi, mais c'est tout à fait légitime. Ces pauvres garçons enchaînés ne vont pas gigoter dans tous les sens, heureux d'être les marionnettes d'un psychopathe dont on ne comprend les véritables intentions qu'à la fin. Fin qui n'est pas décevante, d'ailleurs, comme peuvent l'être celles d'énormément de films d'horreur (ou le tueur meurt pour mieux ne-pas-mourir-en-fait).
J'aime, j'aime, j'aime.