Toute ressemblance avec le salut fasciste dans ce film tourné sous l’ère mussolinienne serait pure coïncidence et nous exhortons les potentiels spectateurs de ce morceau d’Histoire (avec un grand H) à ne pas s’en défier inutilement, car il s’agit indubitablement de grand spectacle ici et surtout du premier (ou l’un des tout premiers ?) « péplum » fondateur du genre…
Certes, on ne manquera pas de remarquer qu’on lève tout de même souvent le bras dans cette peinture très grandiloquente de la dernière Guerre Punique et on le lève un peu trop haut (car Il Duce ha sempre ragione) mais il est question ici de Romains et du destin glorieux de Rome face à l’envahisseur venu de Carthage…
En tout cas, tout esprit plus ou moins mal placé de propagande mis à part, on est en présence d’un péplum qui fourmille de moyens et de grandeur épique avec un nombre de figurants ahurissant, des costumes soignés et une mise en scène très impressionnante. Tout aussi impressionnante est la dernière bataille malgré quelques soucis techniques, la prise de son notamment qui a dû poser quelques problèmes (on n’entend souvent que les barissements des éléphants énervés comme si on avait simplement (mal) post-synchronisé tout ce bazar).
Bien sûr, ça déclame à tout va des deux côtés de la méditerranée mais de façon moins lourdingue que les péplums américains et surtout beaucoup moins longtemps : le film fait moins de deux heures, ceci expliquant cela sans doute mais le fait est qu’on ne s’ennuie pas le moins du monde et que les évènements semblent bien relatés.
Hannibal l’ennemi juré de Rome est très bien traité ici, je veux dire qu’il n’est pas mal traité ou diabolisé maladroitement et qu’il reçoit tout le respect qui lui est dû. Par contre, nos esgourdes sont certainement maltraitées par cette musique terriblement envahissante, une musique hystérique qui ne s’arrête jamais ou presque…
Vu les moyens et vu l’ancienneté du film, on ne peut qu’être étonné par le résultat qui n’a pas à rougir de la comparaison avec les péplums hollywwodiens qui durent quatre heures et vous envoient plus vite qu’il ne faut pour le dire dans les bras de Morphée.
Et encore, car la diffusion que j’ai vue était une copie non restaurée et par conséquent dans un état de délabrement assez alarmant. Je ne sais pas si le film a jamais été restauré mais il le mériterait amplement.