Dans la banlieue de Londres. Géorgie 12 ans vit seule depuis la mort de sa mère. Elle ruse pour éloigner les travailleurs sociaux en prétendant vivre avec son oncle et gagne de l’argent en faisant un trafic de vélos avec son ami Ali. Cet équilibre fonctionne jusqu’au jour où Jason frappe à la porte. Il est son père.
Si Ken Loach ou les frères Dardenne avaient voulu faire un film qui parle d'enfance, de deuil et de reconstruction, ils auraient sans doute fait celui-ci, ancré dans un réalisme social (la classe ouvrière) mais tout en lumière, en couleurs éclatantes et en grâce. Une petite fille de 12 ans en deuil récent de sa maman adorée essaie de continuer à vivre, d'entretenir la maison et de cocher toutes les cases imposées successives du deuil. La rencontre avec ce père si jeune parfois plus immature qu'elle réserve quelques scènes charmantes, douces et émouvantes.
La réalisatrice dote son film de quelques gadgets visuels et effets de caméra qui le font parfois ressembler à un devoir appliqué de fin d'études mais l'ensemble tellement sincère, l'attachement que l'on ne tarde pas à accorder aux deux personnages, quelques scènes drôles et d'autres plus profondes, la qualité de l'interprétation d'Harris Dickinson (vu dans Sans filtre, Palme d'or 2022), Lola Campbell et malgré l'excès de caméra à l'épaule, emportent l'adhésion.