/!\ Attention ! Spoilers /!\


Je ne sais pas si j'ai apprécié ce dernier Scream, ce « Scream 5 ». Plus j'y repense, plus je note des défauts. Pourtant, il est indéniable que le film possède de nombreuses bonnes idées, qu'il possède quelques qualités qui lui sont propres.

Déjà, il y a un tout nouveau discours méta autour du fait que ce Scream est le premier à ne pas avoir été réalisé par Wes Craven. En l’occurrence, si on retrouve de multiples hommages pas forcément très subtils à travers le personnage de Wes Hicks (Dylan Minnette), on retrouve aussi un discours plus pertinent concernant le fait que ce cinquième épisode de la saga a été réalisé par des fans, et outre les nombreuses références plus ou moins subtiles et autres easter eggs disséminés un peu partout (qui feront plaisir au fan de la saga justement), les réalisateurs n'hésitent pas à leur envoyer quelques piques… quitte à faire d'eux les grands méchants de ce nouvel opus.


Le film ne va cependant pas assez loin. C'est très bien d'avoir conscience de soi-même, d'avoir conscience d'être un requel (gerrido), d'être le résultat d'une pure exploitation commerciale… mais ça, Matrix Ressurections le faisait déjà, et en mieux. On s'éloigne certes de la simplicité d'un Star Wars VII, mais il est indubitable qu'on aurait pu avoir droit à mieux. Les réalisateurs se seraient-ils trop montrés trop pudiques en ne voulant pas trop en faire ? Souhaitaient-ils conserver le plus de cartouches possible pour Scream 6 ? Ou bien la faute incombe au scénariste James Vanderbilt, pas forcément réputé pour écrire les scénarios les plus fins qui soit (Basic, The Amazing Spider-Man 1 & 2, White House Down…) ? Bref, qui est le coupable du Scream ?

Pour le coup, si le film a lui-même conscience d'être un genre en déclin, notamment en citant des références plus récentes, des « films d'horreur à message » (Mister Babadook, It Follows, Midsommar) comme le dit l'un des personnages, il ne fait pourtant rien avec : ne tente pas de moquer du genre ou de s'en accaparer. Encore une fois, peut-être que les suites sauront exploiter cet élément, mais pour le coup, je ne vois pas l'intérêt de citer ce genre de référence si ce n'est pour pas les exploiter.

D'un autre côté, on sent que les réalisateurs ont conscience des limites du genre, des erreurs à ne plus faire… et ça se remarque surtout à travers les choix d'angles de caméra et de la composition sonore, de la manière avec laquelle ils jouent sur la tension lors de certaines scènes.


Requel oblige, on retrouve notre fameux trio d'acteur présent depuis le premier film : Dewey (David Arquette), Gale (Courteney Fox) et Sidney (Neve Campbell)… malheureusement, à part Dewey, je les ai trouvés mal exploités, ces dernières étant trop peu présentes. Séparé d'avec sa femme et devenu alcoolo, Dewey pourrait (presque) faire encore plus peine à voir que dans les précédents films de la saga. Sans surprise, il sert de guide aux nouveaux personnages. Plus original par contre, il meurt !… dommage que cela se fasse dans l'une des moins bonnes scènes du film, celle de l'hôpital… qui semble désaffecté vu le peu de personnes présentes à l'étage et vu que tout le monde semble complètement s'en branler des coupures de courant : la sobriété énergétique de notre cher Gouvernement aura-t-elle enfin porté ses fruits ? (il y a bien une justification un peu con derrière le fait que l'hôpital soit vide, mais elle ne tient pas la route). Plus sérieusement, si la mort de Dewey peut paraître surprenante, elle l'est en réalité beaucoup moins tant on la voit arriver à des kilomètres : il n'y a absolument aucune surprise vu la mise en scène. Au moins, on pourra se réconforter en disant qu'on a enfin droit à une vraie passation de pouvoir, contrairement à Scream 4 qui assassinait quasiment l'intégralité de son nouveau casting pour n'en conserver que l'ancien… à croire que ce Scream 5 est l'antithèse de son prédécesseur.


Concernant les autres séquences du film, il y a à boire et à manger. L'intro est plutôt réussie et, chose plutôt surprenante, ne tue pas sa première victime. Les meurtres ne sont par contre pas des plus réussies. Le pire à ce niveau-là étant sans nul doute la mort de la mère de Wes (Marley Shelton, qui fait son retour après Scream 4), en plein milieu de la rue, sans que personne remarque le meurtre (les rues de Californie ne sont plus sûres). Seuls les morts de Wes, classique et efficace, et d'Amber (Mikey Madison), qui renvoie directement à son autre mort dans Once Upon a Time in Hollywood, fonctionnent un minimum.

Le film ne fait heureusement pas l'erreur de sombrer dans le registre du « TikTok / Instagram / Snapchat », d'être trop ancré dans sa génération : Scream 4 faisait un peu ça… et je crois que ce fut une mauvaise idée.

Concernant l'identité des tueurs, on imagine bien vite qui peut être dans le coup… dès la scène d'introduction en fait. Je m'attendais cependant à un twist concernant le retour du soi-disant père de Sam, mais il n'en est rien… peut-être dans la suite ? Les parents sont de toute façon curieusement trop absent dans ce film, ç'en est presque dérangeant.

Finalement, l'élément le plus surprenant, le plus original dans ce Scream, c'est le retour de Billy Loomis, sous la forme d'hallucination certes… mais retour quand même. Bon par contre, là encore, ce n'est pas forcément très bien exploité. Que l'héroïne du film, Sam (Melissa Barrera) soit sa fille est déjà bien trop évident (heureusement, ils ne font pas durer le suspens bien longtemps autour de ça)… mais qu'elle s'en veuille, car ses « parents » se sont séparés « à cause d'elle » et que sa sœur lui en veuille aussi par rapport à ça, franchement, on aurait pu avoir plus original comme motif de rupture je pense.


Encore une fois, plus j'y repense, plus je remarque la présence de défauts dans ce Scream 5 (comme la note)… je pense de toute façon que ç'a du un peu se remarquer si vous êtes arrivé à lire cette critique jusqu'au bout. Et avec du recul, je pense que le long-métrage m'a surtout donné envie de revoir les quatre premiers films de la saga. Excepté le premier que j'ai très vite considéré comme un chef-d'œuvre, je pense avoir été trop dur avec les épisodes suivants. En ce qui concerne Scream 6, étant donné que la même équipe s'occupe de la suite, j'ose espérer qu'ils sauront mieux utiliser leurs cartouches avec leur second épisode. Je pense qu'ils en sont capables… reste à voir s'ils sauront s'en donner les moyens. En tous cas, pour ce coup-ci, le Scream était loin d'être parfait.

MacCAM
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mon année 2022 en Films (liste commentée) et Les meilleurs films de 2022

Créée

le 21 déc. 2022

Critique lue 11 fois

1 j'aime

MacCAM

Écrit par

Critique lue 11 fois

1

D'autres avis sur Scream

Scream
Shawn777
3

"It's insulting" disait Sidney dans le premier film...

Ce cinquième opus de la franchise "Scream", le premier réalisé par quelqu'un d'autre que Wes Craven et ici en l’occurrence Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Oplin, est très mauvais, tout simplement ...

le 13 janv. 2022

32 j'aime

11

Scream
micktaylor78
6

For Wes !

On commence à connaître la chanson, mais de la même manière que l’Histoire en règle générale, celle du cinéma n’est qu’un éternel recommencement. Comme si toutes les histoires avaient été éclusées,...

le 13 janv. 2022

27 j'aime

23

Scream
AMCHI
5

5 sera sa note à défaut d'être dans le titre

Ce 5ème Scream qui n'en porte pas le numéro n'est pas un mauvais film mais il m'a paru faible et ne ne m'a pas enthousiasmé comme les précédents. Si le tout premier demeure le meilleur, Craven a su...

le 19 janv. 2022

26 j'aime

8

Du même critique

La Conjugaison pour tous
MacCAM
1

Critique de La Conjugaison pour tous par MacCAM

livre qui serre a rien car je métrise déja bien la lange de moliaire, je le conseille néant moin a ceu qui on dé probléme pour ét crire.

le 22 mai 2013

19 j'aime

10

Peaky Blinders
MacCAM
2

Vous n'avez pas honte ?

Cette critique porte sur les trois premières saisons et partiellement sur la quatrième (vu en avance très rapide et en moins d'une demi-heure). Je déteste cette série ! Mais à un point où je crois...

le 21 mars 2020

14 j'aime

5

Batman: Arkham City
MacCAM
7

Critique de Batman: Arkham City par MacCAM

Clairement moins bon que Arkham Asylum, tu auras beau foutre un environnement ouvert dans ton jeu, si c'est pour se taper 25 mille allers-retours ça n'a strictement aucun intérêt. Pareil pour les...

le 28 janv. 2014

14 j'aime