SEAN CONNERY VS. WOKISME? (Doublé par Jean-Pierre Duclos, puis Jean-Claude Michel; non cités).

Liste de ce que je retiens après pour l'instant un seul visionnage. Passionnant surtout gràce à mon John Boorman très direct et drôle. Le doc est bien plus riche que mes quelques post-it (il vaut mieux le voir; jusqu'au 28/12/2022 sur arte):

""...le phénomène James Bond, c'est Sean gagnant au loto; il a misé sur un cheval qui a gagné à cent contre un, mais ce n'est pas pour ça qu'il était là, il était là pour The Offence, pour la Colline des hommes perdus (le film lui correspondant le plus intimement)...""

• passionnant mais se contredit à la fin sur un détail, puisque son meilleur ami dit que c'est comme s'il "avait gagné au loto avec James Bond" mais n'avait réellement que "préféré ses autres rôles". Or, tout le début du doc explique qu'il était en fait plutôt mal payé, surtout proportionnellement aux producteurs et distributeurs et surtout proportionnellement aux acteurs jouant les James Bond suivant (surtout Roger Moore, dont les salaires exponentiels auraient très "agacé" Connery). Par exemple, Connery était lui sans pourcentage sur les royalties qu'il souhaitait: d'où l'inimitié finale avec le producteur Broccoli et le projet qu'il lança avec 'son' James Bond, 'Jamais plus jamais'. Donc il n'avait pas tant que ça "gagné au loto" avec les James Bond. C'est ce qu'ils disent à la fin après le contraire au début.

• 'Jamais plus jamais' (où il est enfin payé les même millions que Roger Moore), est d'ailleurs totalement caricaturé et moqué dans ce doc: la voix off le considère quasi comme une merde et échec sans nom, soi-disant parce que "Broccoli gagna la bataille du box office" avec son opus du moment avec Roger Moore. Qui lui, fut payé des millions dés son premier Bond.

• on a aussi droit au début à la re-lecture des films avec des yeux d'aujourd'hui et ses James Bond sont commentés ici et repassés dans une sorte de tamis idéologique qui devient un peu lourdingue...si des extraits sont en effet accablants, je trouve que l'extrait au bord de l'eau avec début d'étranglement avec haut de maillot de bain affaiblit la démonstration et accusation de machisme primaire...car la femme qu'il menace d'étrangler avec son haut de maillot de bain est justement une complice d'un terroriste tueur d'autres femmes et enfants! Bond (aurait) fait la même chose d'un ennemi homme...l'agent secret utilise et improvise une arme avec ce qu'il a sous la main et c'est le haut d'un maillot de bain, cette scène d'interrogation de complice d'assassin est plutôt hors-sujet par rapport à l'extrait de la masseuse embrassée de force et le "non" refusé à Pussy Galore qu'il force à devenir un "oui", où là, oui, c'est pire que macho et un mauvais exemple d'éducation sexuelle.
• MAIS... une fois de plus, j'ai eu une impression où c'est encore l'artiste, l'acteur, le saltimbanque qui s'en prend plein la tête en terme de critiques féministes...ils en font même presque un Bertrand Cantat en m'apprenant qu'il AURAIT giflé sa première femme...l'aussi actrice Diane Cilento.
• MAIS quid de ceux qui ont écrit ces scènes plus que douteuses, quid de ceux qui les ont filmées?...pas un mot sur ceux qui les ont distribuées, et très aimées, dont des femmes ...Broccoli a des filles qui ont repris le business...non, c'est encore celui qui, proportionnellement, ne s'est en fait pas fait le plus d'argent. Le comédien, ex pauvre, désormais montré du doigt et confondu avec son personnage parfois macho.
• Je n'ai pour l'instant vu le doc qu'une fois et j'espère que mon impression et perception s'estomperont mais Connery m'a semblé ici un peu jeté en pâture comme 'gros porc', pendant que de pires coupables et complices dans ces scènes contestables, ne sont toujours pas tant nommés. Haro sur l'Ecossais, gentil le Broccoli?

• ils ne mentionnent pas un détail, sans doute en effet sans importance, mais je crois que sa 1e femme, Diane Cilento, a joué dans Amicalement votre, avec... Roger Moore, or ils se sont séparés dans l'année... ;-D (c'est en +, le génial épisode où Roger Moore joue "6 rôles différents déguisés en incarnant des membres de sa famille...clin d'oeil à Noblesse oblige" (merci Ugly du rappel). SIX Roger Moore avec sa femme à la carrière plus reconnue et primée que lui, ont peut-être été trop pour Sean; ils se séparent dans les 12 mois.

Mini 'Lost in la mancha' dans les coulisses de Zardoz?

• mes meilleurs moments du doc ont été avec le très franc John Boorman qui l'adore mais est plus honnête. Il raconte les coulisses de Zardoz et notamment la scène d'érection sur laquelle se porte les yeux de Charlotte Rampling (et j'avais oublié le regard caméra où Z tire sur la caméra...d'autres Z cible des caméras avec des armes aussi ^^):

"En observant la société, je voyais que les riches le devenaient encore plus, pendant que les pauvres s'appauvrissaient ...j'ai juste poussé le curseur plus loin et extrapolé...les élites sont éternelles et vivent bien pendant que les autres survivent à peine."

John Boorman raconte avec de meilleurs mots, que Connery a detesté filmer la scène finale où sur un plan fixe, on voit défiler le futur du couple Connery/Rampling...sur plusieurs décennies avec leur fils qui nait et grandit...la caméra était fixe...était arrêtée pendant que les acteurs sortaient du cadre pour passer des heures au total au maquillage pénible.

Surtout à cause du maquillage, Connery aurait "été de mauvaise humeur" toute la journée, ronchon. Il est parti à la fin du tournage pénible mais la pellicule a été endommagée au laboratoire lors du développement. Il a fallu tout refaire. "Il était furieux". Il n'a pas pu aller jouer au tournoi de golf prévu. A repassé toute une journée de multiples différents maquillages pour les différents âges. Et l'assistant a alors par accident exposé la pellicule au jour, où tout a encore été perdu..."Il voulait tuer l'assistant."

John Boorman décrit un homme en colère voulant frapper. Sidney Lumet explique avoir utilisé cette capacité à la colère pour son rôle de policier tortionnaire et justicier: il a utilisé sa rage et envie de violence accumulées envers les (rares) désavantages de la pression du rôle de James Bond.

Il a remporté un Oscar pour pourtant "avoir joué un flic Irlandais avec un accent Ecossais" (John Boorman).

• Malade à domicile, il demande à son ami: "Tu veux qu'on regarde un film?"...il a mis La Colline des Hommes perdus: les détails sur son Alzheimer (que j'ignorais) et la visite de son ami Jackie Stewart, est le moment le plus émouvant; il revoyait le film de Lumet dans son lit. Oubliant l'avoir vu la veille.
• Le doc ne mentionne pas d'autres confidences de son ami pilote Jackie Stewart: Connery voulait mourir avant de décrépir!
• https://www.arte.tv/fr/videos/104772-000-A/sean-connery-vs-james-bond/