Je suppose que ça concernait les primaires…

Au revoir là-haut avait marqué une sorte de rupture, de point d'honneur, dans la filmographie d'Albert Dupontel, le long étant porté sur le drame (déjà présent dans ses autres films ceci dit) et non sur la comédie. Une volonté de passer à autre chose, car le réalisateur avait déjà exprimé tout ce qu'il avait à exprimer avec ce genre-là ? Possible. Reste que le film suivant, Adieu les cons, m'avait beaucoup déçu, l'ayant trouvé bien trop naïf, pas forcément bien écrit. Comme si Dupontel avait supprimé le pan comédie de son cinéma pour ne pas évoluer avec la partie dramatique. Malheureusement, Second Tour ne corrige en rien les défauts de son prédécesseur, pire, il aurait tendance à les amplifier.

Autant ne pas y aller par quatre chemins, j'ai vu tous les films du réalisateur, et Second Tour est sans nul doute le plus faible de tous. On retrouve toutefois la patte du bonhomme, les nombreuses idées visuelles notamment. Des idées visuelles qui ne rendent pas forcément bien à l'écran, mais qui donnent au film un cachet certain. Je peux comprendre qu'on n'apprécie pas l'œuvre à cause de ça, mais je préfère regarder un film comme Second Tour, qui ose toujours quelque chose, quitte à se rater, plutôt que d'être devant un autre long lambda, mais qui « jurerait » moins visuellement.

Le vrai problème de Second Tour, c'est son écriture. Je veux bien comprendre que Dupontel souhaite réaliser des fables, qu'on se retrouve face à des productions qui ne se révèlent pas être des plus subtiles, … mais là, pour le coup, je crois qu'il y a exagération. D'une part, le long est cousu de fil blanc, tente vainement de garder certains éléments pour plus tard (la relation amoureuse, les jumeaux), mais c'est tellement grossier qu'on en vient à s'interroger sur la pertinence de créer du mystère autour de ça. D'autre part, le long est d'une lourdeur au niveau de son propos, digne des commentaires de boomers sur FaceBook : l'écrasante majorité des journalistes sont des vendus et sont incompétents, les grosses fortunes tentent immédiatement d'assassiner le candidat une fois mise au fait de son double jeu… bref, en plus d'être mal écrit, Dupontel arrive à intégrer à sa fable des éléments qui ne font que la parasiter… à moins que la fable bar PMU soit un nouveau genre ?

Pour finir sur une note positive : le film interroge sur la différence entre être éduqué, et être aimé et les derniers mots de Santu lors du débat ont beau être niais, ils font mouche, ce sera toujours ça de pris. Enfin, Dupontel oblige, on retrouve ses acteurs fétiches, Nicolas Marié et Philippe Uchan, ainsi que Cécile de France, qui apparait pour la première fois dans un long-métrage du bonhomme, pour lesquels je n'aurais pas de grands reproches à leur faire.

Les précédents films de Dupontel étaient à la limite du niais, il est arrivé à encore faire pire avec Second Tour. Limite, je serais tenté de dire qu'il se parodie… à croire qu'il ne sache plus trop que faire, plus trop où aller, avec sa caméra…

MacCAM
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il y a 2 jours

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