Un visionnage en deux temps pour ce film espagnol.
Une première partie longue et répétitive durant laquelle le film, trop bavard, se contente d'installer l'intrigue en répétant inlassablement la même scène : un couple qui annonce à ses proches qu'il va se séparer et qu'il compte organiser une fête pour célébrer l'événement. Le film peut même agacer tant il coche alors toutes les cases du film "intello". On ne peut s'empêcher de penser à Bergman, Allen, Rohmer ou Truffaut.
Puis petit à petit, le film bascule lorsque l'on comprend que le personnage féminin, réalisatrice, est en train de tourner et de monter un film sur le couple dont les images et les dialogues sont en fait celles et ceux que nous voyons à l'écran depuis le début. Vous me suivez ?
Cette mise en abyme, pas forcément limpide, parvient néanmoins à capter l'attention du spectateur sur toute une deuxième moitié du film très intéressante, mais aussi pleine d'humour et de second degré, comme dans cette scène où la réalisatrice organise une projection test de son film (et donc de celui que nous sommes nous-mêmes en train de visionner, vous me suivez toujours ?), et que ses amis le trouvent "intéressant, mais très long et répétitif", eux aussi.
S'en suit alors un récit perturbé et plein d'audace où la vie et le cinéma se confondent et dans laquelle le spectateur se perd petit à petit, entre ces deux niveaux de narration. C'est cette partie que j'ai préférée, pour son originalité et la mélancolie qui s'en dégage.
Ce nouveau film du réalisateur du déjà très réussi Eva en Août reste tout de même un peu trop théorique pour réellement toucher.
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