Jusqu'à présent je n'ai vu que trois films de Sydney Lumet, qui m'ont tous trois fascinés de manières différentes : l'incontournable 12 hommes en colère, l'énorme claque de The offence et aujourd'hui Serpico.
Ces trois films reposent sur une notion qui m'est très chère, la remise en question. Ils l'abordent chacun à leur sauce mais toujours de manière aussi frontale que dérangeante (même aujourd'hui, je ne peux qu'imaginer le choc en salle à l'époque)
Serpico nous parle d'un flic mais j'imagine difficilement film plus anti-flic, ce personnage est tellement intègre qu'il ne peut tout bonnement pas être flic. Au delà de la corruption c'est un individu libre qui ne veut que faire le bien, ce que sa hiérarchie l'empêche de faire.
Malgré certains côtés un peu caricaturaux on ne tombe pas pour autant dans les travers de certains cinémas par trop politiques, l'histoire reste prenante, la mise en scène brillante sans être trop grandiose, ce qui nuirait au récit. Une belle photo, d'autant plus belle qu'elle sait se faire oublier.
Du peu que j'ai pu voir de Sydney Lumet je finirai bientôt par croire qu'il n'y a que du grand Sydney Lumet...