Suite de carne sous la forme d'une heure trente de haine vicérale. Développement des idées présentes en filigrane dans carne. Ton toujours aussi cinglant, narration froide et brutale bien que plus posée temporellement. Ambiance oppressante, les espoirs s’éteignent petit a petit et l'identification au personnage et bien faite. Jeu très intéressant fait avec les différents personnages rencontrés et leur point de vue sur la situation. Tous sont justes et étayent en répondant à la philosophie de vie nihiliste du narrateur qui ne cesse de s'enfoncer dans sa solitude et sa médiocrité intellectuelle. Les choix cinématographique de Carne prennent ici plus de sens avec le lore. Des cuts de fou furieux et des shots de zinzin. L'étau psychologique montée par le personnage lui même se resserre jusqu'à un climax qui ne déçoit pas. Le film passe alors d'un biopic fictif noir et nihiliste (dans la ligné de Carne) à une œuvre émouvante explorant les tréfonds de l'homme, le beau comme le laid.