Bien qu’intéressant d’un point de vue contextuel, un homme navigant seul dans l’immensité océane, le film perd parfois en attrait de n’être qu’à de très rares moments transcendé dans sa mise en scène. On n’ira pas jusqu’à dire que l’immense réalisateur de La Harpe de Birmanie et de Feux Dans La Plaine, films au sujet probablement plus grave et de ce fait plus aisément développable, se laisse aller à faire du filmage sans chercher à donner de l’épaisseur à sa narration, mais ça reste souvent assez platonique dans le traitement.


Se contentant souvent d’enchainer la difficulté du présent dans cet affrontement perpétuel contre l’implacabilité d’un océan qui n’a de pacifique que le nom, avec utilisation de la voix-off du principale protagoniste, et flashbacks restituant son rapport à sa famille et la non-acceptation de ces derniers quant à son choix de partir à l’aventure.


Malgré ces quelques réserves qui sont beaucoup plus liées aux attentes que j’avais de la part de cet immense réalisateur, il faut avouer que le film reste agréable à regarder et s’apprécie, notamment grâce à une sorte de légèreté et une bonne humeur générale qui tranche souvent avec la difficulté et le dépassement de soi que représentent cette échappée maritime à bord d’un petit bateau bricolé hâtivement et pas suffisamment équipé pour affronter son sort. Il faut voir le personnage principal lutter et en baver perpétuellement sans jamais perdre espoir, et tout ça avec une sorte de maladresse touchant presqu’au burlesque et qui rend son personnage d’idéaliste touchant au final.


Plutôt bien filmé, et réellement crédible d’un point de vue formel, ce sympathique film doit être pris pour ce qu’il est au final, un agréable spectacle sans prétention de la part d’un grand réalisateur.

Créée

le 15 juin 2018

Critique lue 222 fois

Critique lue 222 fois

D'autres avis sur Seul sur l'Océan Pacifique

Seul sur l'Océan Pacifique
Coulis
6

Critique de Seul sur l'Océan Pacifique par Coulis

Amateurs de Vendée-Globe, tenez-vous bien. Cette bizarrerie dans la filmographie du très sage Ichikawa s’inspire d’un fait réel (comme quoi déjà…) : Kenichi Horie, jeune japonais d’une vingtaine...

le 16 janv. 2013

1 j'aime

Seul sur l'Océan Pacifique
philippequevillart
6

Tangue tangue petit navire

Bien qu’intéressant d’un point de vue contextuel, un homme navigant seul dans l’immensité océane, le film perd parfois en attrait de n’être qu’à de très rares moments transcendé dans sa mise en...

le 15 juin 2018

Seul sur l'Océan Pacifique
batman1985
7

En solitaire

C'est le troisième film que je découvre de Kon Ichikawa, cinéaste que je considère comme intéressant sans être véritablement transcendant au point de me marquer immanquablement. Seul sur l'océan...

le 24 déc. 2014

Du même critique

La Chienne
philippequevillart
8

L'ange et la mort

Dans La Chienne, second film parlant de Jean Renoir, c’est surtout quand les voix se taisent et que l’image reprend naturellement ses droits que le lyrisme dramatique s’impose pour offrir de grands...

le 31 janv. 2023

20 j'aime

2

Million Dollar Baby
philippequevillart
5

Un Eastwood en mode lacrymal pas franchement follichon

Il y a des films dont la seconde vision peut totalement remettre en cause la vision première que l'on s'en était faite. The Million Dollar Baby en fait partie. Et j'avoue avoir été extrêmement déçu...

le 12 juil. 2022

19 j'aime

5

L'assassin habite au 21
philippequevillart
8

Meurtre oblige

Première incursion de Clouzot dans un genre auquel il donna ses plus belles lettres de noblesse, en l’occurrence le thriller à la Hitchcock. Pour se faire il adopte un style emprunt à la Screwball...

le 21 avr. 2020

18 j'aime

8